Depuis longtemps, les sciences et le génie ont été considérés comme des « affaires de gars ». Voilà ce qu’Eve Langelier, chercheuse et professeure de génie mécanique à l’Université de Sherbrooke, espère démentir.
Eve Langelier, la nouvelle titulaire de Chaire pour les femmes en sciences et en génie du CRSNG (Québec), aimerait changer l’image de l’ingénieur et du scientifique pour montrer aux filles qu’il y a effectivement des femmes qui réussissent à évoluer avec succès et à avoir du plaisir dans les domaines des sciences et du génie.
Mme Langelier s’intéresse à la mécanobiologie des tissus, c’est-à-dire l’étude des tissus du corps qui supportent des charges comme les os, les tendons, les ligaments et le cartilage et qui s’adaptent en fonction des chargements mécaniques qu’ils subissent. Ses travaux portent plus particulièrement sur la mécanobiologie des tendons, y compris le tendon d’Achille, et les moyens de prévenir et de guérir les blessures aux tendons.
Mme Langelier ne rêvait pas d’être professeure. Jeune fille, elle ne savait pas quelle carrière choisir. Elle aimait l’art et la santé et a voulu, à un moment donné, dessiner des planches anatomiques. Lorsqu’elle était adolescente, son père pilotait son propre avion, et elle a alors voulu concevoir des avions. Elle s’est donc inscrite au programme de génie mécanique de l’Université Laval, ne sachant pas que le génie biomédical existait. Lorsqu’elle a découvert ce domaine, elle a su que c’était le parcours qu’elle voulait suivre. Ce domaine lui permettrait d’étudier le corps humain – son fonctionnement, les façons de le soigner et son aspect mécanique – tout en aidant les gens. Sa profession, elle l’a choisie par passion et par plaisir.
La possibilité d’aider les autres, c’est ce qui a attiré Eve Langelier au domaine biomédical. C’est aussi ce qui motive tant ses travaux de recherche que ses activités de promotion des sciences et du génie auprès des femmes. Elle espère que plus de jeunes filles seront attirées par les domaines des sciences et du génie et n’hésiteront pas à se faire confiance pour s’y tailler une place.
Les activités qu’elle compte réaliser dans le cadre de la Chaire pour les femmes en sciences et en génie du CRSNG s’adressent aux élèves de la fin du primaire et de tous les niveaux scolaires supérieurs. Les activités devraient même s’adresser aux femmes sur le marché du travail. Mme Langelier a hâte de mettre en œuvre ses idées et d’améliorer la situation des femmes en sciences et en génie. Les activités auprès des élèves du primaire visent à briser les stéréotypes, à rendre les sciences amusantes et à aider les élèves à mieux connaître les emplois en sciences et en génie. Au niveau secondaire, Mme Langelier continuera d’appuyer des activités qui fonctionnent déjà, notamment Les filles et les sciences, un duo électrisant! En agissant auprès des cégépiennes, des universitaires et des professionnelles, elle compte s’attaquer au phénomène du « tuyau percé » – des femmes quittent les sciences et le génie – et prévenir la « fuite » grâce au mentorat et en aidant les femmes à se doter d’une boîte à outils.
Outre les travaux de recherche qu’elle réalise dans son laboratoire de l’Université de Sherbrooke et ses activités de promotion des sciences et du génie auprès des femmes, Mme Langelier aime beaucoup se consacrer à la formation et améliore continuellement les cours qu’elle donne. Elle parvient aussi à trouver un équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle.