Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada
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Expansion de la base de recherche nationale

Rapport du groupe de travail sur les universités virtuelles et la formation en ligne

pour
le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie
le Conseil de recherches en sciences humaines
Instituts de recherche en santé du Canada
Document de travail –

le 18 novembre 2002

Membres du groupe de travail

Président

Tom Carey
Professeur et vice-président associé
Ressources éducatives et innovation
University of Waterlo
Coordonnatrice Lynda Laforest
Agente de programme
Division des bourses
CRSNG
lynda.laforest@nserc-crsng.gc.ca
Membres

Peter Carr
Professeur agrégé et directeur par intérim
Centre for Innovative Management
Athabasca University

Peter Johnson
Professeur
Université d’Ottawa

David Leyton-Brown
Directeur administratif
Conseil des études supérieures de l’Ontario

Gilbert Paquette
Professeur et directeur du CIRTA
Télé-Université
Université du Québec

Griff Richards
Agent d’intégration de la recherche
Simon Fraser University

Peter Syverson
Vice-président, Recherche
Council of Graduate Schools
Washington, DC

Jacquelyn Thayer Scott
Professeure
University College of Cape Breton

Observatrice

Rosemary Cavan
Secrétaire de l'Association
Association des universités et collèges du Canada

CRSNG 

Isabelle Blain
Vice-présidente
Subventions de recherche

David Bowen
Chef d’équipe
Subventions de recherche

Teresa Brychcy
Directrice
Division des bourses

Lynda Laforest
Agente de programme
Division des bourses

Mario Lamarca
Directeur
Subventions de recherche

Candace Robinson
Chef d’équipe
Division des bourses

IRSC Karl H. Tibelius
Directeur
Développement de la capacité en recherche
CRSH Maynard Collins
Agent des politiques du programme
Soutien Larry MacDonald
Victoria (C.-B.)
(soutien à la rédaction et à la révision)

Sommaire

Le présent rapport marque la fin de la première étape d’une enquête réalisée par un groupe de travail composé de chercheurs éminents, d’administrateurs, et d’autres spécialistes au fait des nouvelles tendances des approches en ligne dans le domaine des études supérieures et de la formation des chercheurs. Le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie a défini le but premier de l’enquête en fonction des possibilités et des défis que présentent les programmes « virtuels » d’études supérieures, c’est-à-dire des programmes faisant appel aux technologies de l’information et des communications pour modifier les interactions entre les étudiants et les chercheurs universitaires (et, par conséquent, pour remplacer éventuellement une partie ou l’ensemble des interactions traditionnelles sur les campus).

Le document de travail comprend une analyse des enjeux et une série de recommandations dans le domaine ciblé à l’origine, soit celui de la formation en ligne des chercheurs, et en ce qui a trait aux enjeux connexes pour les milieux de la recherche en ligne et à la façon dont nous comprenons et appliquons les approches en ligne en matière de recherche et de formation des chercheurs. Au cours de la prochaine étape de l’enquête, le groupe de travail a l’intention de distribuer le document de travail à des chercheurs, à des établissements d’enseignement postsecondaire et à d’autres intervenants canadiens, afin d’obtenir leurs commentaires et de connaître leur réaction. En dernier lieu, les organismes subventionnaires canadiens seront invités à examiner les répercussions sur leurs politiques et leurs programmes.

Les constatations, l’argumentation et les recommandations du groupe de travail figurent dans le présent rapport. Le groupe de travail est arrivé à la conclusion que l’éclosion de nouvelles formes d’études supérieures représentait un aspect d’une tendance plus vaste de communautés de recherche en ligne répartie. Par conséquent, nos recommandations portent sur les trois secteurs relevant du mandat des organismes subventionnaires: 1) appuyer les communautés de recherche canadiennes; 2) fournir une formation en recherche pour recruter et préparer la prochaine génération d’étudiants et de chercheurs; 3) promouvoir l’innovation fondée sur la recherche, en particulier pour garantir que le Canada tire profit au maximum des nouvelles occasions d’apprendre qui se présenteront. Les recommandations sont énumérées à l’annexe A. Les paragraphes qui suivent brossent un tableau du contenu du rapport.

Réseaux de recherche en ligne répartie

Grâce aux nouvelles formes de communication électroniques, les projets de recherche sont de plus en plus menés en collaboration puisque les chercheurs se trouvant à différents endroits peuvent échanger non seulement les constatations de leurs recherches, mais également le processus de recherche en soi – les étapes de la collecte des données et de l’analyse – et souvent en temps réel. Ainsi, la communauté de recherche d’un projet donné ne se limite plus à une seule institution, mais peut réunir un réseau en ligne de chercheurs travaillant aux quatre coins de la planète, et même lorsque ceux-ci sont en déplacement. Il est donc possible dans le cadre d’un projet de faire appel aux connaissances de spécialistes œuvrant dans des établissements de partout à travers le monde, tout comme il est possible à un expert de participer à distance à des projets qui l’intéressent. La participation à des projets est grandement facilitée puisque, de nos jours, la présence électronique remplace la présence physique. Les groupes de recherche sont de plus en plus dispersés géographiquement et jouissent d’une plus grande souplesse en termes de composition et de durée.

Le groupe de travail souligne que le Canada doit faire preuve de compétitivité et qu’il dispose d’une stratégie nationale pour accroître grandement son potentiel en recherche, qu’il possède une vaste réserve de ressources de recherche inutilisées et qu’il affiche un taux de pénétration du marché exceptionnel en matière d’accès Internet à très large bande. Ces besoins et avantages pourraient être réunis au moyen de méthodes et de réseaux de recherche en ligne répartie. C’est pourquoi le groupe de travail demande la mise en place d’un programme national pour appuyer la collaboration en recherche en ligne répartie, qui présenterait plusieurs initiatives prometteuses et qui donnerait suite à une vaste gamme d’enjeux, comme la sécurité et la protection des renseignements personnels.

Formation en recherche en ligne

La recherche fait partie intégrante de la formation des chercheurs. Les sites de recherche servent aussi de sites de formation pour les étudiants aux cycles supérieurs et les personnes qui acquièrent des compétences dans la discipline en cause. La formation en recherche croît au même rythme que la diffusion des travaux de recherche sur Internet. Le groupe de travail est d’avis que la promotion de cette croissance de la formation en recherche en ligne constituerait la plus importante contribution que pourraient apporter les organismes subventionnaires pour appuyer les études et les objectifs nationaux.

D’une part, aux termes de la Stratégie nationale d’innovation, le Canada doit doubler le nombre de chercheurs au sein de son effectif durant la prochaine décennie – c'est-à-dire la même période au cours de laquelle les universités s’attendent à devoir remplacer les nombreux chercheurs qui prendront leur retraite. D’autre part, le Canada dispose d’une vaste population de diplômés universitaires faisant déjà partie de la main-d’œuvre qui peuvent et qui veulent approfondir leurs compétences en recherche à la condition de ne pas être tenus d’étudier à temps plein. Le nouvel accès à la en recherche en ligne est la solution parfaite pour répondre à la demande. Les technologies en ligne offriront aux apprenants une gamme complète d’outils flexibles pour se recycler tandis que ces apprenants appuieront les nouveaux projets de recherche en participant à la formation en cours d’emploi. S’il est vrai que leur formation en recherche ne s’effectuera qu’à temps partiel, les apprenants en tireront une série d’avantages dont l’expérience acquise et la possibilité de travailler quotidiennement dans leur domaine de recherche.

Le groupe de travail met en lumière (à l’aide d’exemples) tant la diversité de ces nouvelles recrues en recherche que de leurs besoins. Parmi ceux-ci, l’un des plus importants est le besoin de disposer d’outils bien conçus d’interactions en ligne avec les collègues et les formateurs en raison de leur situation par ailleurs solitaire et de pouvoir accéder à une panoplie de ressources d’apprentissage en ligne améliorées. Le groupe de travail présente en outre différents mécanismes de soutien et diverses ressources qui pourraient aider les installations de recherche à rendre l’expérience de formation qu’elles offrent encore plus enrichissante. Les multiples recommandations formulées décrivent les initiatives et les stratégies qui permettraient aux organismes subventionnaires d’accélérer la mise en place de la formation en recherche en ligne et d’accroître de façon exponentielle la population active de chercheurs canadiens.

Formation en ligne: un point de convergence pour l’innovation fondée sur la recherche

Le domaine de la formation en ligne constitue en soi un secteur émergent et critique pour l’innovation et le leadership du Canada. L’avantage déterminant réside dans la conception de nouvelles méthodes en ligne au sein de chaque discipline par les chercheurs de cette discipline afin de rendre leur enseignement efficace. Puisque les projets d’innovation à l’échelle internationale ont surtout porté sur les études et la formation des étudiants de premier cycle, le Canada a maintenant l’occasion de démontrer ses qualités de chef de file en matière d’innovation, en particulier dans le domaine de la formation en ligne des étudiants des cycles supérieurs – de la formation en recherche. Cet objectif stratégique irait de pair avec les autres priorités énoncées dans le présent rapport et serait réalisable grâce à certains des avantages offerts par le Canada: les initiatives existantes, une convergence des intérêts des organismes et des partenaires possibles et les perspectives à long terme des organismes de subventions de recherche. Le groupe de travail insiste sur l’importance de faire connaître les meilleures pratiques, demande la mise en place d’un programme spécial pour favoriser l’apprentissage en ligne axé sur les disciplines et recommande l’élaboration d’un projet pilote de trois ans.

Conclusion

Cette percée de la formation en ligne vient à point pour le Canada. En effet, elle permet à la collaboration en recherche d’amorcer l’aplanissement des restrictions géographiques. Elle fournit la solution à l’essor fulgurant des programmes de recherche à l’échelle nationale. Enfin, elle ouvre la voie au leadership du Canada en matière d’innovation dans le domaine de la formation en ligne. Le présent rapport démontre comment les organismes subventionnaires peuvent jouer le rôle de catalyseur de ces changements.

Introduction

Les trois organismes subventionnaires canadiens qui s’intéressent à ce rapport doivent pouvoir réagir aux vastes changements technologiques et culturels qui peuvent toucher leurs milieux et leurs politiques. Ces organismes accordent des subventions pour appuyer la science et les études dans trois secteurs:

  • la recherche dans les collèges et les universités;
  • la formation en recherche pour recruter des chercheurs et des professionnels et améliorer leurs compétences;
  • l’innovation fondée sur la recherche.

Les organismes subventionnaires se sont aperçus que ces trois secteurs sont de plus en plus touchés par des changements importants. L’évolution rapide récente des technologies de communication électronique a commencé à influer sur l’équilibre existant et a entraîné de nouveaux débouchés qui correspondent aux priorités nationales.

À titre d’exemple, un lien existe entre:

  • le besoin croissant de recruter des chercheurs au Canada pour remplacer les professeurs qui prendront bientôt leur retraite et pour appuyer l’effort de recherche national accru demandé par le gouvernement fédéral;
  • et la possibilité de permettre à un pourcentage plus élevé de la population canadienne de participer à la recherche au moyen des communications électroniques.

Il existe aussi un lien entre:

  • le besoin des petits groupes de recherche et des chercheurs qui se trouvent à l’extérieur des centres urbains de participer et de contribuer à l’innovation et à la recherche de pointe;
  • et la possibilité de mettre à contribution des chercheurs pour un projet sans se préoccuper de l’endroit où ils se trouvent en faisant appel à de nouvelles techniques de recherche en ligne répartie.

Ces débouchés possibles, et d’autres débouchés connexes, représentent des facteurs importants que les organismes fédéraux de subventions doivent considérer dans leurs politiques et programmes.

La tâche du groupe de travail consistait à étudier ces débouchés et les défis liés à leur mise en œuvre, à évaluer l’incidence sur les politiques et les programmes des organismes subventionnaires et à recommander des mesures qui méritent d’être considérées par les organismes de subventions de recherche.

Le présent rapport se penche sur les trois secteurs de soutien. La section intitulée Réseaux de recherche en ligne répartie portent sur les conséquences des nouvelles méthodes de recherche axées sur les médias électroniques. La section intitulée Formation en recherche en ligne analyse la façon dont Internet peut contribuer à la recherche sur le plan national. La section Formation en ligne se penche sur un secteur où la recherche critique et les innovations fondées sur la recherche sont en train d’éclore.

Réseaux de recherche en ligne répartie

Le gouvernement fédéral a récemment déclaré que le Canada s’était fixé comme objectif de passer d’ici 2010 du quinzième au cinquième rang des pays les plus innovateurs. Puisque les autres pays mettront aussi les bouchées doubles pour s’améliorer, il s’agit là d’un défi de taille.

En fait, il sera essentiel de réaliser tout le potentiel de la société canadienne en matière de recherche. Une bonne partie de ce potentiel se trouve dans les établissements d’enseignement postsecondaire et les organismes gouvernementaux. Un potentiel encore plus grand se trouve cependant au sein des autres établissements, des entreprises, des instituts, du secteur public, des sociétés d’experts-conseils et parmi les chercheurs du secteur privé. Ces secteurs de potentiel en recherche sont déjà exploités; le défi consistera à améliorer leur capacité. Dans la présente section, nous brossons un tableau de la façon dont les réseaux de recherche en ligne répartie joueront un rôle indispensable en permettant la création de milieux de recherche plus dynamiques et mieux appuyés, qui mobiliseront un plus grand nombre de Canadiens.

Un potentiel en recherche inexploité réside chez les Canadiens instruits qui ne participent pas actuellement à des activités de recherche ou de formation en recherche, mais qui n’hésiteront pas à perfectionner et à utiliser leurs compétences en recherche pour améliorer leurs compétences, trouver un travail plus intéressant ou suivre une formation de scientifique ou de chercheur. Une fois de plus, les réseaux de recherche répartie seront indispensables à l’obtention d’une formation de pointe; ce sujet sera traité dans la prochaine section du rapport.

Cette stratégie profite du fait que le Canada est en tête en ce qui a trait à l’utilisation de l’Internet, plus particulièrement l’accès aux réseaux haute vitesse à très large bande qui facilitent grandement l’échange de données. Les Canadiens sont donc bien placés pour créer des réseaux de recherche qui peuvent mettre à contribution et rassembler des chercheurs provenant de divers endroits et établissements. En raison des nouveaux contacts possibles, de tels réseaux de recherche en ligne répartie peuvent créer un environnement exceptionnel et excitant favorable à la recherche canadienne. Un milieu de recherche national, de classe internationale et reposant sur une structure en réseau, peut revigorer les équipes de recherche en ligne répartie et offrir de nouveaux débouchés dans les petites localités et peut aussi ralentir l’exode des cerveaux et faciliter le recrutement de nouveaux professeurs et chercheurs étrangers.

Collaborations en recherche en ligne répartie

La recherche au Canada est en pleine évolution. L’amélioration des technologies de communication électronique a créé de nouvelles formes de « communautés de recherche en ligne répartie », c’est-à-dire des collaborations facilitées par les médias informatisés entre les collecteurs de données et les analystes situés dans des emplacements physiques distincts. Ces changements sont en cours depuis beaucoup d’années. Chaque discipline utilise maintenant des ordinateurs et l’Internet pour l’échange et le traitement de l’information. Dans le cas de projets importants sur lesquels travaillent des équipes de recherche, l’analyse des données est répartie parmi les spécialistes de diverses disciplines et les résultats sont examinés dans un « espace de travail électronique » commun. Même dans un contexte plus traditionnel, les chercheurs échangent et discutent maintenant des résultats et des rapports par courriel. La mise au point de l’infrastructure de communication – matériel, logiciels et liens électroniques – fait graduellement partie intégrante de la recherche au Canada et sert à réduire l’isolement qui existe entre les diverses disciplines. Grâce à cette infrastructure, la collaboration scientifique peut de plus en plus profiter des technologies des communications et de l’information reposant sur le Web et des interactions en ligne en temps réel ou « synchrones ».

Par exemple, l’étude portant sur la plate-forme arctique canadienne (CASES), qui bénéficie de l’appui du CRSNG, est effectuée grâce à un réseau important de chercheurs et d’étudiants qui se trouveront simultanément sur un navire dans la mer de Beaufort, dans des laboratoires d’universités et dans des installations privées. Les procédures et les analyses seront diffusées à certains partenaires pour qu’ils en discutent et qu’ils s’en servent comme outil de formation. Les scientifiques de divers pays en cause apporteront leur propre financement et les étudiants chercheurs seront supervisés et encadrés à divers endroits, même s’ils sont inscrits à une seule université. L’accès électronique en temps réel, et par l’entremise de modules de formation, sera disponible par des réseaux d’universités traditionnelles, tels que ceux formant l’Université de l’Arctique, et des universités virtuelles comme la Barents Virtual University. Il est en outre possible que des liens synchrones avec des écoles secondaires au moyen du Web soient aussi établis.

En guise d’autre exemple, l’essai clinique OPTIMA (Options de traitement à l'aide d'antirétroviraux) qui relève du programme trinational d’essais cliniques est un projet de recherche interdisciplinaire et pluri-institutionnel financé par les IRSC qui permet d’évaluer les meilleures stratégies de traitement dans le cas des patients infectés par le VIH chez qui le traitement aux antirétroviraux s'est révélé inefficace. De plus en plus, les projets des IRSC font appel à des chercheurs et à leurs stagiaires se trouvant à différents endroits qui doivent donc être en communication constante et pour qui les liens électroniques sont devenus d’importance capitale. Grâce à l’entente de financement conclue entre les IRSC, le Department of Veterans Affairs des États-Unis et le Medical Research Council du Royaume-Uni, le recrutement de patients et de chercheurs provenant des trois pays a pu être amorcé dans le cadre de l’essai clinique OPTIMA. Le Réseau canadien pour les essais VIH coordonne la composante canadienne de l’essai clinique OPTIMA à laquelle participent 22 hôpitaux. Environ 22 hôpitaux du Royaume-Uni et 26 hôpitaux d’anciens combattants des États-Unis participent également à l’étude.

Par ailleurs, nombre de groupes de recherche répartie font appel aux technologies de l’information et des communications pour améliorer leurs activités en ce qui a trait au transfert des résultats de leur recherche et à la mobilisation des connaissances. Par exemple, le Resource Centre for Evidence-based Policy and Practice reçoit des fonds de l’Economic and Social Research Council du Royaume-Uni pour favoriser l’échange des données issues de la recherche entre les chercheurs du domaine des politiques et les intervenants. L’annexe C trace les grandes lignes d’une nouvelle initiative canadienne en vue de la création d’un centre de recherche en ligne sur la collaboration dans la chaîne d’approvisionnement. Les chercheurs universitaires du monde entier collaboreront en ligne les uns avec les autres et avec leurs partenaires des milieux d’affaires. Grâce à la technologie Internet, les chercheurs seront en mesure de mettre sur pied une collection de ressources de recherche, où ils pourront présenter les résultats de leurs travaux.

Avantages de la recherche en ligne répartie

L’éclosion des équipes de recherche en ligne répartie se servant des interactions et des ressources en ligne présente plusieurs avantages possibles pour la réalisation de l’objectif visant à passer du « 15e au 5e rang » au chapitre de la recherche. D’abord, la proximité géographique des chercheurs et des universitaires n’a plus guère d’importance. Grâce à Internet, il leur est aussi facile de réviser les analyses et les résultats de collègues, peu importe s’ils sont situés à l’autre extrémité du pays, à l’autre bout du monde, ou dans la pièce adjacente. Un courriel peut être envoyé à plusieurs destinataires en même temps. Les réponses et les données peuvent être recueillies et assemblées de façon que leur origine soit non reconnaissable. Lorsque les membres d’une équipe se déplacent et communiquent par Internet, l’emplacement géographique importe peu.

Deuxièmement, les coûts et les délais de collecte et de transmission des données sont radicalement réduits. À titre d’exemple, un scientifique peut obtenir par satellite des données transmises d’un instrument situé sur un glacier éloigné jusqu’à l’ordinateur de son bureau. Ces moyens rendent possibles des types de recherche qui n’auraient pu être effectués antérieurement. Les vitesses de communication ultra rapides facilitent l’accès électronique et permettent la distribution des données à peu de frais. Souvent, la distance géographique ne constitue plus un obstacle.

Cette réduction notable des obstacles à la communication élargit la base de la recherche en permettant la formation spontanée d’équipes de recherche qui dépendent moins de la proximité des membres. Lorsque les membres de l’équipe de recherche n’ont plus à travailler côte à côte, les avantages de la collaboration sont accessibles à tous. De plus, la composition de l’équipe peut facilement changer d’un projet à l’autre. Cela permet à des chercheurs qui ne travaillent pas dans les centres de recherche de grandes universités de participer à des projets importants, ou même d’en créer; auparavant, ce scénario n’aurait pas été possible. Cela permet aussi aux scientifiques et aux universitaires de profiter des avantages considérables qu’offrent les petites universités sans devoir renoncer aux grands projets de recherche de pointe dans leur discipline ni de nuire à leur réputation dans la communauté scientifique.

Ces tendances revêtent un intérêt particulier pour le Canada compte tenu de notre besoin de faire participer pleinement les ressources humaines œuvrant dans l’ensemble de nos universités, collèges, collectivités et régions. De plus en plus, la recherche de pointe est effectuée dans des organismes de recherche et par des réseaux de chercheurs à l’échelle régionale, nationale et internationale. En participant à ces réseaux, les petits établissements et les chercheurs dans les petites localités pourront, au même titre que les grandes universités canadiennes et les chercheurs situés dans des centres importants, effectuer de la recherche compétitive à l’échelle mondiale.

Les Canadiens ont démontré qu’ils s’adaptent bien à ce scénario. Nous sommes des chefs de file en ce qui a trait au concept des réseaux de centres d’excellence, lesquels ont permis d’établir des liens fructueux pour effectuer des projets de recherche à l’échelle locale. Les projets de recherche en collaboration s’inscrivant dans le cadre de l’Initiative de la nouvelle économie du Conseil de recherches en sciences humaines et les réseaux des Instituts de recherche en santé du Canada encouragent par ailleurs une collaboration accrue en recherche. Le concept de communautés de recherche en ligne répartie constitue la prochaine étape logique qui remplacera les réseaux de recherche actuels.

Recommandations et enjeux

Jusqu’à présent, le développement de la recherche en ligne répartie au Canada a eu lieu dans le cadre des politiques des organismes subventionnaires qui ont adopté une position passive ou neutre en ce qui a trait aux approches en ligne. Les organismes de subventions de recherche ont financé la conception de nouvelles technologies lorsque les chercheurs s’en sont intéressés. Ils n’ont ni encouragé, ni découragé, l’utilisation de nouvelles technologies électroniques dans leurs politiques. Nous croyons qu’une intervention explicite et qu’un appui provenant du gouvernement fédéral sont nécessaires à l’expansion du milieu de recherche en ligne répartie au Canada.

Nous recommandons donc que les organismes subventionnaires:

  1. Fassent une annonce publique qui explique l’importance stratégique de la recherche en ligne répartie au Canada et qui annonce la création d’un programme national de mesures promotionnelles.

L’annonce devrait être accompagnée de propositions spécifiques. Pour citer des exemples de réseaux et d’infrastructures de recherche en ligne répartie, les Canadiens peuvent se pencher sur les initiatives semblables à l’étranger. De plus, la diversité des approches et des modèles utilisés représente un avantage. À ce stade initial, il serait risqué de décrire le modèle « parfait » ou de définir les « meilleures pratiques » à suivre. Le programme national devrait plutôt mettre en évidence l’importance des réseaux de recherche en ligne répartie et recueillir de l’information sur les diverses approches pour la création de ceux-ci.

Il serait peut-être préférable qu’un organisme national, qui pourrait s’appeler l’Institut de la recherche répartie, qui représenterait les organismes de subventions de recherche et les universités, qui recenserait les nouvelles idées et pratiques et qui en ferait la promotion, et qui pourrait financer lui-même la recherche, chapeaute un tel programme.

Ce programme national pourrait inclure des partenaires comme CANARIE Inc. (organisme canadien de développement de l’Internet) et la FCI (Fondation canadienne pour l’innovation). Ils sont déjà bien placés pour encourager la formation de réseaux de recherche en ligne répartie selon des critères de projet précis. La structure du financement pourrait favoriser l’accès pancanadien aux projets de recherche concertée (ce qui est différent des propositions de projet de recherche qui exigent une participation de membres répartis d’un bout à l’autre du Canada). Il y aurait lieu d’encourager d’autres organismes gouvernementaux à favoriser cette orientation vers les réseaux de recherche en ligne répartie, dans leurs propres activités et en partenariat avec les chercheurs.

Selon notre évaluation, nous recommandons donc que les organismes de subventions de recherche:

  1. Conçoivent, en collaboration avec CANARIE Inc. et la FCI, des initiatives dans trois secteurs:
    • les programmes de communications portant sur les pratiques de recherche en ligne répartie afin de partager 1) les pratiques novatrices entre les disciplines et 2) les meilleures pratiques internes des disciplines (cf. le programme E-science du Engineering and Physical Sciences Research Council du Royaume-Uni);
    • l’affectation de fonds, afin que tous les universitaires canadiens disposent de l’équipement de base nécessaire pour participer en ligne à des équipes de recherche répartie, ainsi que les subventions de développement pour défrayer les coûts de lancement (y compris le partage d’équipement) pour les réseaux de recherche répartie (cf. l’alliance de recherche iCampus conclue entre le Massachussetts Institute of Technology et Microsoft Research pour améliorer la formation en recherche grâce à la technologie de l’information);
    • les programmes de recherche interorganismes portant sur les réseaux de recherche en ligne répartie.

Nous croyons qu’un tel « ensemble » d’annonces et d’initiatives pourrait éveiller l’intérêt par rapport à la recherche en ligne répartie et à son potentiel, indiquer aux candidats aux bourses un nouvel objectif à intégrer dans leurs projets et propositions et donner lieu à des résultats tangibles dans le secteur en créant des groupes de recherche.

Règles de financement

Nous nous sommes questionnés à savoir si les organismes de financement devaient exiger un élément de recherche en ligne répartie dans les propositions qu’ils appuient. Nous avons conclu qu’il serait prématuré de les imposer dans le cadre des programmes existants, alors que l’importance des communautés de recherche en ligne répartie et des technologies de collaboration n’a pas encore été complètement acceptée par les chercheurs canadiens. Néanmoins, nous avons bon espoir que l’importance croissante des réseaux de recherche, démontrée tant dans le présent rapport que par l’intérêt accru témoigné par les organismes subventionnaires, encouragera les auteurs des propositions de projet et des demandes de financement à prévoir un rôle de plus en plus important à la collaboration parmi de nombreux chercheurs.

Sécurité et protection des renseignements personnels

Plusieurs questions ont été soulevées par la croissance de la recherche en ligne répartie en ce qui a trait à la confidentialité de l’information commercialement sensible, à la protection du réseau contre l’espionnage et le vandalisme et aux restrictions internationales portant sur la diffusion d’information stratégique. Après mûre réflexion, nous ne pouvons que reconnaître la présence et l’importance de telles questions. Leur résolution n’est pas simple et il est possible que le gouvernement et les organismes de subventions de recherche aient un rôle à jouer dans ce sens. Toutefois, puisqu’il est trop tôt pour cerner le besoin ou la solution, nous n’offrons aucune recommandation.

Organismes gouvernementaux

Une dernière question est liée au gouvernement. Dorénavant, les organismes subventionnaires, la FCI et le gouvernement fédéral devraient encourager la création de liens électroniques entre tous les organismes et instituts du secteur public afin de faciliter la croissance des milieux de recherche en ligne répartie. Cela comprendrait la collaboration officielle entre les organismes de financement et le gouvernement afin de fournir à toutes les institutions une technologie équivalente, l’élaboration de politiques portant sur l’archivage national et les métadonnées, l’amélioration de l’accessibilité de l’information en ligne (y compris les revues) et un meilleur appui national pour défrayer les coûts indirects de la recherche (universités, collèges, instituts, laboratoires et communautés). L’initiative du Gouvernement en direct en est un exemple prometteur et on a déjà amorcé les premières consultations portant sur la recherche1

Formation en recherche en ligne

Puisque les sites de recherche servent aussi de sites de formation pour les étudiants aux cycles supérieurs et pour les autres personnes qui acquièrent des compétences dans une discipline, l’émergence de la collaboration en recherche en ligne répartie a entraîné l’émergence parallèle de la formation en recherche en ligne répartie. D’ailleurs, la croissance des « universités virtuelles » et des programmes de formation à distance a connu depuis quelques années la même visibilité que celle des réseaux de recherche répartie. Nous avons rapidement établi que, même plus que dans le cas de la recherche en ligne répartie elle-même, les stratégies des organismes subventionnaires avaient beaucoup à offrir en ce qui a trait à la formation en recherche en ligne, où la collaboration électronique peut procurer des avantages considérables aux universités canadiennes et stimuler l’innovation.

La nouvelle infrastructure électronique qui ouvre les portes aux chercheurs est également utile pour les étudiants. Si les professeurs peuvent participer à des projets sur Internet, les étudiants aux cycles supérieurs peuvent en faire tout autant. Alors que les chercheurs effectuent la recherche à partir de leur bureau, les étudiants peuvent apprendre à partir de leur domicile. Les liens électroniques ne font pas que relier les grands centres de recherche, mais aussi les étudiants de toutes les universités et écoles d’études supérieures et les chercheurs au sein des industries et des collectivités. Ces changements créent une série d’occasions auxquelles se rattachent des défis et des problèmes sur lesquels les organismes de subventions de recherche doivent se pencher.

Pour atteindre son objectif en matière d’innovation, le Canada devra doubler le nombre de chercheurs au sein de son effectif durant la prochaine décennie. Comment atteindre cet objectif dans un délai si court?

Cela exigera le recrutement d’un grand nombre de chercheurs, et donc une forte expansion initiale de la formation des diplômés en recherche. Dans ce sens, nous avons identifié une ressource nationale sous-utilisée, plus précisément les divers diplômés et professionnels dans l’ensemble de la population qui ont démontré un intérêt à se perfectionner, à changer de carrière, à essayer de nouvelles expériences et, en général, à viser les objectifs associés à la formation en recherche supplémentaire.

Les courtes biographies qui apparaissent dans les encadrés de la présente section sont celles de véritables étudiants et professeurs canadiens, qui œuvrent individuellement ou collectivement, et illustrent la diversité des intérêts et la raison pour laquelle nous les considérons comme la clé nécessaire pour atteindre les objectifs du Canada en matière d’innovation.

Avantages et enjeux concernant les universités et les collèges

Les universités devront faire face au défi considérable de remplacer les nombreux professeurs qui prendront leur retraite durant les dix prochaines années. La pénurie de chercheurs aura lieu non seulement dans les universités, mais aussi dans les collèges communautaires, les systèmes scolaires et le monde des affaires – des secteurs qui seront tous touchés par les boomers qui prendront leur retraite. Ce problème existe aussi dans d’autres pays dont certains d’entre eux offriront des emplois intéressants aux étudiants canadiens aux études supérieures.

La nouvelle infrastructure de formation et de recherche en ligne répartie offre des solutions de rechange. Lorsque l’accès électronique et la participation s’amélioreront, un chercheur adjoint au sein d’un petit département ou d’une petite équipe sera en mesure de collaborer davantage avec les chercheurs d’autres centres. Les chercheurs de niveau supérieur éloignés peuvent être joints par voie électronique par les chercheurs des petits centres qui participent au même projet. Les petits groupes peuvent aspirer à développer une expertise dans les secteurs appropriés tout en faisant partie des réseaux élargis de la recherche en ligne répartie et profiter ainsi de ressources à distance. Les universités et les collèges peuvent trouver de nouveaux chercheurs potentiels, au-delà des étudiants traditionnels, plus précisément parmi les membres instruits et qualifiés dans la communauté et qui, pour des raisons pratiques, n’avaient pas considéré la recherche et la formation au niveau des études supérieures.

Dans ce sens plus large, les méthodes de recherche en ligne répartie permettent aux centres régionaux de mieux accéder aux ressources nécessaires à travers le pays pour effectuer le travail intellectuel et apporter l’innovation qui assurera prospérité et bien-être. Les universités et les collèges découvriront que les nouvelles technologies de collaboration, dont la présence augmente dans leur environnement, pourront faciliter la recherche. Ce nouveau partenariat fondé sur une ouverture vers l’extérieur constituera l’ajustement principal que les universités devront effectuer. Les réseaux de recherche qu’elles encourageront et accueilleront ne se préoccuperont pas des limites géographiques. La formation des diplômés qu’elles offrent sera reçue par des personnes qui ne sont pas leurs étudiants et qui occupent des postes dans d’autres institutions, d’autres secteurs et d’autres industries. Ces mêmes réseaux fourniront le soutien à leurs propres chercheurs et faciliteront le recrutement de leurs professeurs.

Il existe une autre façon d’examiner l’incidence de la croissance de la recherche en ligne répartie et de la formation en recherche en ligne sur les établissements d’études postsecondaires au Canada. Elles toucheront au marché de la formation des diplômés. De plus en plus, les Canadiens pourront étudier dans des programmes en ligne offerts par des établissements d’études supérieures dans d’autres pays, les étudiants d’autres pays pourront faire de même avec les établissements d’études supérieures canadiennes, et la formation en recherche sera offerte sur le plan international. Le cybermarché est un marché mondial. Si les écoles d’études supérieures canadiennes veulent conserver ou augmenter leur effectif étudiant, et si un pourcentage élevé de l’effectif étudiant international est en ligne, les institutions canadiennes ont intérêt à créer des milieux de recherche en ligne intéressants et efficaces.

Un doctorat urbain

David, un consultant en technologie de l’information âgé de 40 ans qui travaille pour une entreprise de logiciels située au centre-ville de Toronto, a décidé d’entreprendre un doctorat en vue de joindre éventuellement le monde de l’enseignement universitaire. Toutefois, les programmes de doctorat offerts par les universités locales exigent d’être étudiant à temps plein. Compte tenu de ses obligations financières et de sa jeune famille, David ne peut pas répondre à ces exigences. Il devra continuer à travailler pendant qu’il poursuit ses études.

Son horaire de travail est imprévisible. Il doit souvent travailler pendant de longues heures et se rendre à brûle-pourpoint chez un client pour régler un problème. Qui plus est, il doit parfois se déplacer pour assurer la coordination de projets menés dans d’autres villes. Cela a été le cas plus souvent dernièrement puisque son entreprise tente de tirer profit au maximum de ses ressources spécialisées. Sa vie professionnelle étant déjà plus que bien remplie, il savoure chaque instant passé en compagnie de sa femme et de ses deux enfants d’âge scolaire.

David a choisi un nouveau programme de doctorat dont un grand nombre de cours peuvent être suivis en ligne. Il peut ainsi travailler pendant le jour au moment qui lui convient. Puisqu’il s’agit d’un programme coopératif, des interactions de haut niveau avec ses compagnons d’études et l’accès aux professeurs sont des plus faciles. S’il a consacré environ 20 heures par semaine à ses études, il lui revient d’établir son horaire d’étude.

Cette formule lui permet également de rester près de son sujet de recherche – les applications de la TI dans le monde des affaires. Il a accès à des sites de recherche en direct et apprécie l’agencement des connaissances appliquées et théoriques qu’il acquière en œuvrant à la fois dans le monde des affaires et le milieu universitaire.

Accent sur les nouvelles méthodes plutôt que sur les nouvelles institutions

Le groupe de travail avait comme tâche d’examiner si les organismes de subventions de recherche devaient fournir de nouveaux mécanismes d’appui pour la formation des diplômés dans les universités virtuelles, c’est-à-dire les universités où tous les programmes sont offerts en ligne. Nous avons conclu que les organismes subventionnaires ne devraient pas axer uniquement leurs efforts sur les organisations virtuelles. Les diverses universités canadiennes qui offrent les programmes d’études habituels et des programmes en ligne continueront d’être la source première de nouveaux programmes dotés de composantes en ligne. Les organismes subventionnaires devraient donc s’affairer à encourager l’adoption de nouvelles méthodes électroniques au sein de tous les établissements d’enseignement postsecondaire et à leur donner accès aux infrastructures de recherche nécessaires. En faisant la promotion dans tous les établissements de la participation répartie aux réseaux de recherche lorsque cela est possible, les organismes subventionnaires contribueront à la mise en place de nouveaux programmes ou de nouveaux éléments en ligne dans le cadre de programmes habituels. Selon ce scénario, tous les organismes seront sur un pied d’égalité puisque les propositions pour des programmes virtuels seront traitées de la même façon, peu importe qu’elles proviennent d’organismes « traditionnels » ou virtuels.

Le groupe de travail devait aussi examiner si les organismes de subventions de recherche devaient s’occuper de l’évaluation et de la reconnaissance professionnelle des programmes virtuels. Encore une fois, nous avons conclu qu’elles ne devraient pas s’en mêler. Il vaut mieux laisser les organismes d’approbation provinciaux et territoriaux s’occuper de l’évaluation et de la reconnaissance professionnelle des programmes. Les étudiants inscrits dans tout programme d’études supérieures approuvé par la province ou le territoire devraient pouvoir présenter une demande de subvention.

Nous recommandons donc que les organismes de subventions de recherche:

  • maintiennent les critères d’agrément de cours existants pour statuer sur les demandes de bourses et d’appui pour la formation en recherche de la part des étudiants.

Augmentation des diplômés en recherche

Un doctorat personnalisé pour une nouvelle recrue

Lola travaille depuis dix ans pour une firme d’ingénierie dans la partie ouest de la Saskatchewan où elle vit sur une grande ferme avec ses deux jeunes enfants et son mari. Le doyen et le vice-recteur à l’enseignement de l’University College of Western Saskatchewan, où Lola enseigne à temps partiel, ont dit que l’université pourrait l’embaucher si elle obtenait un doctorat et poursuivait sa recherche portant sur les nouvelles cultures pour l’industrie agricole régionale. Cela ne sera possible que si elle peut étudier à la maison. Elle aimerait suivre un programme de doctorat de haute qualité, suivre ses cours en ligne et personnaliser sa recherche en fonction de son secteur d’activités futures. Reconnaissant les compétences et connaissant la personnalité de Lola, le doyen s’engage à s’occuper des coûts connexes pourvu qu’elle choisisse un programme pertinent, qu’elle obtienne son diplôme dans un délai précis et qu’elle consente à rembourser, avec intérêt, le financement obtenu si elle décidait plutôt de travailler dans l’industrie ou d’enseigner à une autre université.

Trouver une institution et un programme universitaire virtuel qui satisfassent à ses besoins constitue un défi de taille pour Lola et le collège. Ils devront consulter des experts dans son domaine d’études pour choisir le programme adéquat. Lola devra travailler avec le collège et les agents du gouvernement et de l’industrie pour déterminer le sujet de recherche et les paramètres de son mémoire dès le début, afin qu’ils soient préapprouvés par l’institution en cause dans un « contrat d’apprentissage ». Si Lola doit se déplacer pour l’évaluation finale, ou pour une formation à mode mixte, les coûts supplémentaires engagés en raison des absences du travail ou de l’éloignement de la famille devront être négociés d’avance.

Un nouveau type d’étudiant

Peu de Canadiens sur le marché du travail veulent ou peuvent laisser leur emploi ou leur famille ni, dans certains cas, déménager dans une ville lointaine pour étudier à temps plein dans un établissement d’enseignement supérieur. Il existe toutefois de nombreux Canadiens hautement qualifiés qui ont beaucoup d’expérience et des diplômes de premier cycle, et qui aimeraient participer, possiblement à temps partiel, à la recherche au niveau des études supérieures dans leur propre collectivité. Le Canada a besoin de la contribution de ces gens en recherche et doit les aider à atteindre leurs objectifs.

Comme les exemples le démontrent, il existe autant de situations différentes que d’étudiants possibles. Malgré cela, certains thèmes communs sont présents:

  • l’étude à temps partiel à la maison pour se perfectionner, de façon autonome ou avec le soutien de l’employeur;
  • l’étude à temps partiel portant sur les aspects scolaires du travail ou des intérêts personnels;
  • des gens vivant dans des régions où il n’y a pas d’université ou de collège;
  • des gens qui ne peuvent pas être présents aux cours donnés sur le campus en raison de handicaps ou parce qu’ils ont du mal à s’intégrer aux jeunes sur le campus;
  • des étudiants autochtones qui désirent rester près de leur communauté.

Il existe aussi une demande pour les programmes de recherche non traditionnels dans les petits établissements:

  • où la compétence disciplinaire existe, mais doit être améliorée pour effectuer de la recherche de haute qualité;
  • où il existe un besoin multidisciplinaire, mais non une capacité multidisciplinaire;
  • où le doctorat peut être fondé sur la recherche appliquée spécialisée ou régionale.

Les professeurs doivent comprendre que ces étudiants diplômés potentiels, même s’ils se trouvent dans le milieu du travail au lieu des salles de classe, cadrent bien avec les objectifs reconnus de l’enseignement aux cycles supérieurs. Selon le Conseil des écoles des études supérieures, l’enseignement de niveau supérieur présente trois principales caractéristiques:

  • Études approfondies – le sujet d’études n’est pas nouveau pour l’étudiant, mais repose sur la base de connaissances que l’étudiant a acquise lors de ses études de premier cycle dans ce domaine.
  • Études focalisées – on n’essaie pas d’élargir l’ampleur des connaissances et de l’apprentissage de l’étudiant au moyen de concepts d’éducation générale ou des arts libéraux, mais plutôt d’encourager une connaissance approfondie dans une discipline, un programme d’étude et de recherche, un secteur de spécialisation, et finalement un sujet pour une thèse de recherche.
  • Études spécialisées – on n’essaie pas simplement de transmettre de l’information à l’étudiant, même si des cours font normalement partie du programme d’études supérieures, mais plutôt d’encourager l’étudiant à effectuer une analyse critique des connaissances existantes et à créer de nouvelles connaissances. Dans ce sens, la formation en recherche et le volet recherche actuel de l’enseignement aux cycles supérieurs sont indispensables à son succès et à sa qualité2

Ces caractéristiques correspondent précisément à la situation et aux objectifs des étudiants en recherche potentiels que nous avons identifiés, y compris ceux qui veulent poursuivre des études à temps partiel et ceux qui vivent loin des superviseurs et des centres d’expertise.

Toutefois, des démarches devront être entreprises pour réduire ou éliminer les obstacles qui ont empêché les étudiants à temps partiel et ceux qui n’étudient pas sur le campus de participer pleinement à la formation en recherche. Pour assurer leur participation, nous croyons qu’ils doivent s’engager pleinement dans les réseaux de recherche en ligne répartie émergents. La recommandation no 4 présente l’orientation générale qui sera ensuite détaillée dans les recommandations suivantes.

Nous recommandons que les organismes subventionnaires:

  • inaugurent une expansion importante de la recherche au Canada en utilisant des mécanismes pour appuyer les étudiants diplômés en recherche à temps partiel qui font partie des équipes de recherche en ligne répartie.

Cela correspond au thème « apprendre en travaillant » qui est présent dans les rapports Le savoir: clé de notre avenir et Atteindre l’excellence3. Les politiques de subventions en vigueur prévoient peut-être déjà ces mécanismes. Toutefois, le soutien financier pour ces nouvelles initiatives devra provenir de fonds supplémentaires afin de ne pas nuire au succès des programmes existants.

Il existe trois types de mécanismes: promouvoir la participation institutionnelle, assurer et démontrer la haute qualité, et tendre la main aux nouveaux types d’étudiants.

Promouvoir la participation institutionnelle

Il faut encourager les universités, les collèges et les autres organismes de recherche à mettre au point des projets de recherche dont le calendrier est flexible et où les activités en ligne sont propices, et à les appuyer. Des exemples d’autres pays, surtout du Royaume-Uni, illustrent que l’appui pour la mise au point de programmes peut constituer le stimulus nécessaire pour créer de nouveaux débouchés de haute qualité.

Nous recommandons que les organismes de subventions de recherche:

  • mettent au point un projet pilote de subventions pour le développement de la formation en recherche destinées à des consortiums institutionnels qui créent des programmes en ligne novateurs.

Cela constituerait un prolongement des efforts initiaux, tels que ceux de l’initiative de formation stratégique en recherche en santé des IRSC, et inclurait des programmes d’études à temps partiel et des programmes d’études supérieures moins vastes que ceux débouchant par l’obtention des diplômes habituels.

Une nouvelle carrière

Jeanne, infirmière, a travaillé pendant plusieurs années dans les soins intensifs. De temps à autre, elle a donné des cours en soins infirmiers spécialisés au collège communautaire. Elle a donc décidé qu’elle aimerait enseigner à temps plein, mais a appris qu’elle devait obtenir une maîtrise. Les universités dans sa ville exigeaient qu’elle devienne étudiante à temps plein, mais avec de jeunes enfants et une hypothèque, elle croyait que c’était impossible.

Heureusement, elle a trouvé une université américaine qui lui permettait de suivre la plupart de ses cours à distance. En suivant deux cours par semestre et en étudiant quatre semaines sur le campus pendant deux étés consécutifs, elle pouvait continuer de travailler et tout de même obtenir son diplôme en un peu plus de deux ans. Les cours étaient plus dispendieux et exigeants, mais l’université américaine offrait la flexibilité nécessaire pour satisfaire à ses exigences familiales et professionnelles. Elle se demandait pourquoi aucune université canadienne n’offrait cette option.

Démontrer et garantir la qualité élevée de la formation en ligne

Le contraste entre les situations d’apprentissage des étudiants qui suivent des cours sur le campus et celles du nouveau groupe d’étudiants qui suivent des cours en ligne soulève la question de la qualité de l’enseignement offert à ce deuxième groupe, tant pour l’établissement d’enseignement qui doit assurer la qualité de l’apprentissage de l’étudiant à qui elle doit décerner un diplôme que pour les étudiants qui doivent affronter les aspects inhabituels de l’enseignement à temps partiel à distance.

Une caractéristique essentielle d’un enseignement aux cycles supérieurs de qualité est l’engagement de l’étudiant par rapport à la matière et par rapport à ses collègues de recherche – les professeurs, les autres étudiants et les autres chercheurs. L’ampleur de l’enseignement supérieur exige une interaction active et constante dans la communauté d’enseignement et de recherche. La qualité de l’enseignement comprend non seulement un programme d’études et de recherche, mais aussi l’interaction de l’étudiant avec une masse critique d’autres intervenants dans sa discipline.

Un examen des programmes aux cycles supérieurs effectué par de nombreux établissements et par des organismes d’assurance de la qualité a fait ressortir les critères de qualité suivants:

  • Ressources: Les professeurs doivent fournir la direction intellectuelle nécessaire en participant de façon active à la recherche et à l’octroi des bourses d’études. Leurs domaines d’expertise en recherche doivent être conformes au niveau et à l’ampleur du programme d’études supérieures. Il doit y avoir suffisamment de professeurs pour enseigner et superviser les étudiants durant tout leur programme d’études et de recherche. Les ressources documentaires, les installations informatiques, les laboratoires, l’équipement de recherche et les autres ressources matérielles doivent être appropriés au niveau et à l’ampleur du programme et être facilement accessibles par l’étudiant.
  • Programmes: Les cours obligatoires doivent être disponibles et conçus selon les exigences du programme et des disciplines et se situer à un niveau propice pour préparer l’étudiant aux stades à venir du programme. Les résultats prévus de l’enseignement doivent être explicites et il doit être possible de les démontrer.
  • Succès de l’étudiant: Les étudiants doivent terminer le programme en temps opportun et démontrer leurs compétences en recherche et l’achèvement de leur propre projet de recherche. Ils doivent contribuer à la recherche dans leur domaine d’études, habituellement en donnant des présentations portant sur leur projet de recherche à des séminaires ou en publiant les résultats de leur projet dans des revues lues par des pairs.

Peu importe le type de programme d’études supérieures, tous les critères de qualité ci-dessus doivent être respectés – un programme d’études supérieures virtuel doit se conformer aux mêmes normes de qualité qu’un programme offert sur le campus. Les critères d’admission pour les étudiants doivent être les mêmes, les professeurs doivent posséder les mêmes titres de compétences universitaires et en recherche, et les exigences scolaires doivent être aussi élevées.

Dans le cas de l’enseignement en ligne et de l’enseignement aux cycles supérieurs à distance, il existe un besoin supplémentaire d’assurer la qualité des installations et des interactions. Il faut également tenir compte des critères suivants:

  • Connectivité: Les étudiants doivent pouvoir disposer du matériel de traitement des données nécessaire et d’une connexion Internet. Des fonds adéquats doivent être accessibles pour l’entretien et la mise à jour du matériel et des logiciels nécessaires pour la livraison du programme d’études à distance.
  • Soutien technique: Le soutien technique nécessaire doit exister pour les étudiants, pour les professeurs qui doivent préparer du matériel didactique, ainsi que pour tous les intervenants en cas de panne de réseau.
  • Ressources: Si les étudiants peuvent accéder à distance aux ressources documentaires, aux laboratoires, à la discussion avec les pairs, etc., cet accès doit être assuré et, en cas de difficultés, une aide doit être fournie.
  • Résultats de la participation: Les étudiants doivent avoir acquis la capacité de participer pleinement à l’enseignement et à la recherche. La qualité supérieure de l’engagement de l’étudiant diplômé avec les professeurs, les autres étudiants et la communauté de recherche constitue le critère déterminant de l’enseignement aux cycles supérieurs. Bon nombre de programmes virtuels exigent des rencontres personnelles pour jeter les bases de cette interaction et la renforcer.

Nous recommandons donc que les organismes de subventions de recherche:

  1. fixent des critères de sélection pour les subventions de formation en recherche en ligne proposées qui vont au-delà des exigences habituelles pour la reconnaissance professionnelle des programmes (programme d’études, ressources documentaires, infrastructure technique) pour répondre au besoin d’engagement de l’étudiant avec les professeurs, les autres étudiants et avec la communauté de recherche de façon générale;
  2. conçoivent une procédure d’évaluation des projets pilotes de formation en recherche en ligne pour garantir la qualité des résultats et pour diffuser les données sur l’efficacité des volets d’enseignement en ligne des programmes de recherche aux cycles supérieurs.

En garantissant que la qualité de la formation en recherche en ligne sera égale à celle de la formation traditionnelle sur le campus, il sera possible d’établir sa réputation et sa productivité.

Recherche non traditionnelle

Joe est un étudiant qui vient d’une communauté isolée des Premières nations du Yukon; il détient un diplôme de premier cycle (B.SC.) de la University of Alberta. Afin d’être en mesure de travailler pour le Conseil des Premières nations du Yukon et les nations athapascanes de l’Arctique dans le domaine de la gestion des ressources naturelles et de la protection de l’environnement, il aimerait se recycler en poursuivant des études de deuxième cycle (M.SC.). Il désire cependant demeurer dans sa communauté pour effectuer sa recherche et maintenir des liens avec les aînés. Il désire aussi faire le lien entre les méthodes scientifiques et les connaissances traditionnelles des Premières nations. Il pourra réaliser ses objectifs en suivant des cours en ligne offerts par une université reconnue et en recevant la supervision nécessaire par l’entremise de liens interactifs sur le Web et par courriel.

Tendre la main aux nouveaux étudiants

Les étudiants diplômés que nous avons identifiés comme clientèle possible des programmes d’études supérieures en ligne se distinguent des étudiants diplômés de programmes « traditionnels » de trois façons: ils étudient à temps partiel plutôt qu’à temps plein, ils sont souvent éloignés géographiquement de leurs collègues de recherche et leurs interactions avec ces derniers se font principalement en ligne. La stratégie proposée doit viser à tendre la main à ces nouveaux étudiants pour les recruter et les garder en leur offrant le soutien nécessaire pour répondre à leurs besoins (se reporter également à l’annexe B).

Voici quelques exemples de systèmes de soutien:

  • Une facilitation qui tient compte de la culture des étudiants autochtones et d’autres origines ethniques.
  • Des groupes de discussion locaux ou en ligne pour offrir un soutien aux étudiants seuls ou isolés géographiquement.
  • Des simulations en laboratoire et des ressources documentaires en ligne lorsque les ressources locales sont limitées.
  • Des ententes avec les établissements d’enseignement nationaux et régionaux pour permettre aux étudiants des établissements locaux d’accéder en ligne à leurs laboratoires et à leurs bibliothèques.
  • La formation et l’embauche de tuteurs, d’animateurs ou de superviseurs de recherche à l’échelle locale ou régionale.
  • Des spécialistes en pédagogie pour tenir compte des différents types d’apprentissage et pour faciliter l’apprentissage interdisciplinaire.

Ces initiatives et d’autres semblables ont toutes un objectif commun: réduire l’isolement de l’étudiant à distance. Nous avons mis l’accent sur l’importance, en formation en recherche, de l’interaction intense avec les collègues – les autres étudiants, les professeurs-conseillers et les membres des groupes de recherche en général. Nous n’avançons pas que les interactions en personne cesseront d’être un volet important de la formation en recherche, en particulier pendant l’étape critique de l’encadrement des étudiants préparant leur thèse et au cours des conférences nationales et internationales de chercheurs. Nous soutenons que la nouvelle infrastructure électronique permet maintenant aux étudiants à distance de participer encore plus aux nouveaux types de collaboration en recherche qui elle-même évolue électroniquement. Ces nouveaux modes d’interaction peuvent être accessibles aux étudiants de l’extérieur du cadre traditionnel d’études sur les campus et la diversité des modes d’interaction permettra à beaucoup plus de Canadiens diplômés de participer à des travaux de recherche.

Il existera aussi un volet financier lié à l’appui spécial nécessaire pour les étudiants en ligne. Si les frais de subsistance ne sont pas en cause dans le cas des étudiants qui travaillent, les coûts de déplacement pour se rendre aux conférences et pour les résidences à court terme peuvent exiger un nouveau type de financement.

Nous recommandons donc que les organismes subventionnaires:

  • créent des mécanismes d’appui expérimentaux pour aider les étudiants à temps partiel et à distance à devenir des intervenants actifs dans les réseaux de recherche.

À titre d’exemple, le CRSNG pourrait augmenter l’ampleur des bourses d’études supérieures à l’intention de l’industrie; un nombre très limité de bourses ont été offertes aux étudiants à temps partiel.

Un doctorat personnalisé pour un chercheur sur le terrain

Ivona, qui a récemment terminé sa maîtrise en géologie, travaille dans le domaine de l’exploration des diamants dans la région arctique et aimerait poursuivre des études de troisième cycle pour étudier le pergélisol et son rapport avec le substrat. Elle doit continuer à travailler dans le Nord pour quelques années pour éponger ses dettes personnelles, et elle a essayé de s’inscrire à un programme de doctorat à temps partiel pour commencer (et pour se tenir occupée pendant les longues soirées d’hiver). Il n’existe pas de centre d’expertise dans ce domaine, mais elle croit pouvoir convaincre une université canadienne de parrainer ses études autodirigées et compte solliciter l’aide de quelques professeurs américains qui sont intéressés à suivre son travail et à comparer ses levés avec les résultats provenant d’explorations semblables dans l’arctique.

Son directeur de recherche canadien voudrait présenter une demande de subvention au CRSNG pour appuyer son travail, mais il n’existe aucun programme d’aide pour les études à temps partiel, et plus particulièrement d’aide pour les coûts de déplacement, de communications et de collecte de données. Ivona travaille encore à temps plein et ne s’attend pas à recevoir de bourse. Son travail lui permet de se rendre sur le site de collecte de données tous les jours et lui offre beaucoup plus d’expérience de recherche sur le terrain qu’elle ne pourrait en obtenir en milieu urbain. Elle aimerait bien recevoir un certain financement pour défrayer les coûts de déplacement pour assister de temps à autre à des congrès scientifiques et ses frais de scolarité – comme ce pourrait être le cas si elle était étudiante à temps plein et suivait ses cours sur le campus.

Diffusion des meilleures pratiques

Certains professeurs sont naturellement prédisposés aux méthodes traditionnelles d’enseignement dans la salle de classe et sont portés à ne pas vouloir adopter les technologies électroniques, peu importe les objectifs bien fondés des meilleures pratiques. Nous avons entendu des objections aux techniques de formation en ligne qui n’étaient pas fondées sur une évaluation sérieuse et certaines personnes qui s’y opposent n’étaient pas au courant de l’effet bénéfique croissant des méthodes électroniques pour l’enseignement et l’apprentissage. Nous prévoyons que, lorsque les avantages et l’efficacité de la formation en recherche en ligne deviendront plus visibles, elle cessera d’être perçue comme anormale et menaçante et sera plutôt considérée comme un ajout considérable au répertoire de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Nous pensons aussi que la reconnaissance et la mise en œuvre de l’apprentissage en ligne profiteront de la diffusion des meilleures pratiques et d’améliorations continues. Nous recommandons que les organismes subventionnaires:

  • prennent l’initiative de recueillir et de diffuser l’information, à partir du Canada et d’ailleurs, sur l’efficacité pédagogique des méthodes électroniques pour la formation en recherche aux cycles supérieurs, y compris l’effet bénéfique sur les meilleures pratiques et les critères d’excellence.

Cette initiative pourrait être lancée en partenariat avec les associations et les établissements d’enseignement postsecondaire. À titre d’exemple, l’Association des universités et des collèges du Canada prépare un sondage sur les programmes virtuels actuels et proposés et sur les résultats obtenus. Un partenariat plus important pourrait être formé pour surveiller les résultats et recenser les meilleures pratiques.

La recherche interdisciplinaire pour comprendre les groupes en ligne

Erica dirige l’équipe de marketing d’une entreprise canadienne qui produit des logiciels. Elle a pris conscience qu’un groupe en ligne peut améliorer le succès des produits en reliant les utilisateurs afin qu’ils mettent leurs compétences en commun. Erica souhaite en apprendre davantage sur le sujet, à la fois pour tirer parti de son produit actuel et créer de nouvelles possibilités en ce qui a trait à son cheminement professionnel. En interaction avec des professeurs d’une université de sa région, elle découvre que les connaissances dans le domaine sont réparties à la grandeur du Canada et qu’aucun centre ne possède la masse critique requise pour offrir un programme d’études supérieures de qualité. Erica constate également que certaines questions soulevées dans son milieu de travail nécessiteront l’élaboration de nouvelles approches et que ce milieu constitue un contexte attrayant pour une thèse de recherche appliquée.

Plusieurs chercheurs canadiens en sciences humaines se sont montrés vivement intéressés à participer avec elle à des recherches portant sur l’échange de connaissances essentielles dans le cadre du réseau d’échange de pratiques regroupant les utilisateurs de ses produits. Ils sont au courant des programmes d’études supérieures offerts ailleurs qui allient des interactions intensives en personne et une participation continue en ligne. Toutefois, ces chercheurs soulignent également l’absence de ressources pour appuyer le lancement d’un programme conjoint d’études supérieures regroupant plusieurs disciplines (et plusieurs provinces). Ils estiment par ailleurs que l’infrastructure à leur disposition localement est inadéquate, car elle ne leur donne pas accès à un soutien en équipement et en personnel qui leur permettrait de participer pleinement à la formation sur la recherche en ligne. Erica est encouragée par leur intérêt, mais découragée par le fait que ni eux ni elle n’ont accès à un mécanisme quelconque pour aller de l’avant.

Augmentation de la participation

Nos recommandations posent les assises d’une stratégie fondée sur l’utilisation des nouvelles technologies en ligne pour augmenter la participation des Canadiens à la recherche et à la formation en recherche. Cette initiative appuie les objectifs du Canada en matière d’innovation en augmentant la participation à la recherche et en mettant à contribution un nouvel ensemble d’étudiants, de chercheurs et de professionnels. Nos recommandations jusqu’à présent sont orientées dans ce sens, mais il y a aussi d’autres mesures qui peuvent être prises pour accélérer l’adoption des méthodes en ligne et le recrutement de nouveaux chercheurs. Nous proposons qu’une augmentation de la participation devienne un objectif à poursuivre en utilisant des mesures délibérées.

Nous recommandons donc que les organismes de subventions de recherche:

  1. présentent des ateliers sur les meilleures pratiques pour augmenter la participation des personnes de l’extérieur du milieu universitaire et collégial en recherche en ligne répartie et en formation en recherche, notamment des professionnels qui travaillent dans leur discipline;
  2. s’assurent que les critères d’évaluation des demandes de bourses reliées à des réseaux de recherche et de formation incluent la qualité des projets proposés afin d’augmenter la participation à la recherche.

Le résultat recherché aura un double avantage. Premièrement, certains nouveaux participants deviendront les chercheurs supplémentaires nécessaires pour remplacer les chercheurs qui prendront leur retraite, et formeront ainsi la base élargie de l’effectif de recherche national. Deuxièmement, ces nouvelles recrues apporteront de nouveaux mécanismes par lesquels les innovations en recherche et en pratiques passeront du milieu universitaire à la communauté afin d’être exploitées selon des critères commerciaux et généralement reconnus. Cette double amélioration, la participation et l’évolution d’idées, sera essentielle à la compétitivité et au bien-être nationaux.

En même temps, l’objectif du Canada en matière d’innovation peut profiter des communautés de recherche répartie et de la formation en recherche en ligne d’une façon différente et plus directe, puisqu’elles constituent elles-mêmes des secteurs novateurs, un sujet dont nous allons maintenant traiter.

Formation en ligne: un point de convergence pour l’innovation fondée sur la recherche

Le troisième volet du mandat des organismes de subventions de recherche porte sur l’innovation fondée sur la recherche, en appui à la compétitivité et à la prospérité nationales. L’innovation est le processus par lequel les résultats de recherche sont exploités selon des critères commerciaux et contribuent ainsi de façon appréciable au bien collectif. Dans le cadre de l’évaluation des subventions, la priorité est accordée à la recherche qui encourage l’innovation, et donc le bien-être des Canadiens.

Les réseaux de recherche répartie et les programmes de formation en recherche en ligne seront indispensables à la croissance de la capacité novatrice du Canada dans d’autres secteurs. Toutefois, le domaine de la formation en ligne constitue en soi un secteur émergent et critique pour l’innovation fondée sur la recherche. Nous demandons aux organismes subventionnaires de donner l’exemple en encourageant la recherche et l’innovation dans la formation en ligne. Nous recommandons donc que les organismes de subventions de recherche:

  • lancent un programme de développement stratégique de formation en ligne fondé sur des disciplines spécifiques.

Un tel programme, et le projet pilote connexe à mettre en place, feront accélérer la croissance de l’effectif de la recherche au Canada et permettront au Canada d’occuper une position de chef de file à l’échelle internationale dans ce nouveau secteur essentiel de la recherche et de l’innovation.

La formation en ligne et son rapport avec la recherche et l’innovation

La recherche sur les méthodes de formation en ligne a d’abord été menée par des spécialistes en sciences sociales et en sciences du comportement puis, plus tard, par des chercheurs en interactions homme-ordinateur et en médias interactifs. Dernièrement, chaque discipline s’est affairée à trouver des moyens de rendre la formation en ligne un outil plus efficace. Il devient de plus en plus évident que l’innovation la plus pertinente en matière de formation en ligne prend naissance dans sa propre discipline et dépend des chercheurs de cette même discipline pour jouer le rôle de catalyseur puisque chaque discipline utilise ses propres critères et méthodes d’apprentissage, et modes d’évaluation de l’efficacité de l’apprentissage4. Cette tendance est particulièrement digne d’attention au Royaume-Uni et en Australie, et ressemble à celle des États-Unis qui se concentrait davantage sur l’éducation universitaire de premier cycle (« la science de l’enseignements dans les disciplines »).

Dans les autres pays, l’appui pour ces initiatives de recherche ne provient pas principalement des organismes de recherche nationaux, mais plutôt des départements d’éducation nationaux (Royaume-Uni, Australie) ou de fondations dont le mandat est d’améliorer l’éducation (États-Unis). De fait, la recherche de ce type fondée sur des disciplines spécifiques n’a pas évolué aussi rapidement au Canada. La mise en œuvre d’une initiative canadienne de développement semble maintenant urgente compte tenu du défi d’augmenter l’effectif de recherche au Canada au moyen de la formation en recherche en ligne et des réseaux de recherche en ligne répartie. De plus, pour y parvenir, nous devons mettre d’abord l’accent sur la formation en recherche pour les étudiants à temps partiel et à distance.

Plusieurs facteurs liés à la formation en ligne favorisent l’innovation fondée sur la recherche au Canada.

  • Les méthodes traditionnelles sont désuètes: Les professeurs d’expérience reconnaissent que les méthodes d’enseignement habituelles, c'est-à-dire l’enseignement dispensé en salle de classe, n’exploitent pas pleinement la technologie interactive.
  • Les attitudes changent: La nouvelle cohorte de professeurs qui émergera pendant les dix prochaines années pour remplacer les retraités est plus réceptive aux méthodes qui font usage des nouvelles technologies et est plus familière avec les interactions en ligne.
  • La qualité est une préoccupation: Il existe un besoin important de preuves pour démontrer si les nouvelles technologies peuvent contribuer de façon importante à l’apprentissage. Une démonstration convaincante des bénéfices pourrait favoriser le changement.
  • Des améliorations s’imposent: Même les défenseurs de la formation en ligne ont l’impression que le potentiel de la technologie n’a pas été pleinement exploité, que les stratégies initiales de l’éducation médiatisée par la technologie n’ont pas démontré une amélioration de l’apprentissage, et que l’enseignement accuse un certain retard par rapport à la recherche en ce qui concerne les énormes bénéfices offerts par les technologies interactives.

Évaluation des objets d’apprentissage en biologie

Alain est membre du corps enseignant en biologie depuis quatre ans. Ses travaux en biotechnologie sont à la fine pointe, son programme de recherche a capté l’intérêt d’étudiants de qualité, et il a publié de nombreux rapports de recherche. Alain reçoit fréquemment des demandes de formation professionnelle de partenaires du secteur industriel qui coparrainent les programmes d’études supérieures et de recherche en biotechnologie. Il aime donner des séminaires en milieu de travail puisque les professionnels présents peuvent offrir un nouvel aperçu sur la matière et ses applications. Cependant, bon nombre d’étudiants en milieu de travail ont besoin d’un cours d’appoint sur les connaissances de fond qu’ils ont oubliées.

Alain sait qu’il existe de plus en plus de ressources interactives de qualité disponibles en ligne pour les étudiants de premier cycle, mais il manque de ressources appropriées pour ses étudiants en milieu de travail. Il aimerait trouver une façon d’offrir un soutien aux étudiants des cycles supérieurs selon un programme systématique qui conçoit des objets d’apprentissage pour les étudiants à temps partiel et les étudiants en milieu de travail, en biotechnologie. Il croit que ce type d’étude peut améliorer les connaissances de ses collègues en biologie autant que la recherche qu’il effectue – et que ce projet mérite donc également une subvention de recherche. Évidemment, Alain se préoccupe de savoir si un tel projet profitera de la reconnaissance appropriée au moment de l’évaluation pour l’obtention de sa permanence.

Alain est convaincu qu’une subvention de recherche du CRSNG confirmerait la légitimité de ce type de recherche – il s’agirait probablement d’un programme de recherche interdisciplinaire qui comprendrait la participation de la faculté des sciences de l’éducation. Il croit aussi qu’il pourra publier les résultats obtenus et prévoit que l’intérêt croissant dans ce secteur assurera la diffusion des résultats aux autres biologistes.

Le Canada: un chef de file en recherche en formation en ligne fondée sur des disciplines spécifiques

Les nouvelles possibilités pour le Canada de démontrer sur le plan international ses qualités de chef de file en recherche en formation en ligne tiennent des avantages découlant de ses programmes et de ses stratégies, de la convergence des intérêts des partenaires potentiels et de nombreuses initiatives canadiennes émergentes qui pourraient faire partie d’un programme d’envergure plus vaste.

Les avantages du Canada

Les organismes subventionnaires canadiens jouissent d’une excellente réputation à l’échelle internationale en raison de leur perspective stratégique qui favorise l’appui à long terme pour les initiatives lancées par les chercheurs. Les initiatives des autres pays peuvent, à l’inverse, être établies selon les intérêts de certains agents de programme ou les priorités politiques. Les chercheurs canadiens peuvent donc planifier leur carrière à long terme en supposant que le soutien disponible sera établi strictement en fonction de la qualité de leur travail et de leur contribution à la base de connaissances de leur discipline.

Quoique certains pays, tels que les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, ont une longueur d’avance en ce qui a trait à la recherche en formation en ligne axée sur les disciplines, leurs initiatives dans les établissements d’enseignement postsecondaire visent presque exclusivement l’enseignement universitaire de premier cycle. Une initiative canadienne axée sur la formation en recherche aux cycles supérieurs constituerait donc une première à l’échelle internationale. Cela pourrait améliorer l’apprentissage et accélérer la formation de chercheurs, ce qui revêt un intérêt national. De plus, à long terme, la portée d’une telle initiative canadienne axée sur la formation aux cycles supérieurs pourrait s’étendre à l’apprentissage des adultes et à l’enseignement universitaire de premier cycle.

Une carrière qui évolue vers la recherche en enseignement virtuel

Eva se trouve à un point tournant de son cheminement professionnel. Cette historienne en milieu de carrière a consacré 20 ans à des recherches considérées d’un bon œil et elle commence à manquer de sujets de recherche intéressants dans son champ d’études. Certains de ses collègues se tournent vers de nouveaux domaines névralgiques, tandis que d’autres se contenteront de se pencher sur les questions moins importantes qui restent ou d’effectuer davantage de tâches administratives au sein de leur université. En réfléchissant aux options qui s’offrent à elle pour son congé sabbatique qui approche, Eva se rappelle la satisfaction personnelle ressentie lorsqu’elle avait utilisé dans son enseignement un nouveau logiciel de simulation historique mis au point au Royaume-Uni. La recherche effectuée par l’équipe de développement l’avait particulièrement impressionnée et avait grandement aidé à expliquer la façon dont les étudiants comprennent bien – ou ne comprennent pas – la période à l’étude et les méthodes employées par les historiens pour la comprendre.

L’université où travaille Eva a mis en place divers mécanismes afin d’aider les professeurs à élaborer des logiciels pour aider les étudiants à apprendre de façon plus efficace, notamment dans le cadre des cours de premier cycle où les étudiants élaborent en équipe des logiciels très perfectionnés sous la direction d’un professeur. Toutefois, Eva souhaite entreprendre ce genre de projet avec toute la rigueur qu’elle utilise habituellement dans ses recherches en histoire. Elle connaît des collègues qui tiennent à adopter des solutions d’enseignement virtuel à condition qu’elles soient novatrices, et d’autres qui ne sont aucunement réceptifs à ce genre de scénario. Eva se considère comme étant représentative de la plupart des professeurs qui prennent le temps chaque année d’améliorer leurs cours et qui seraient prêts à envisager une solution reposant sur l’enseignement virtuel s’ils étaient convaincus de ses mérites.

Eva veut élaborer un programme de recherche, afin d’explorer les modes d’utilisation des logiciels de simulation historique. Elle connaît sur le campus des psychologues de la perception et de la cognition qui seraient heureux de l’aider, mais ils sont conscients de la nécessité de très bien connaître le champ d’études d’Eva (grâce à ses propres travaux, elle est par ailleurs ferrée en ce qui a trait aux statistiques et à la conception expérimentale). Elle sait que le groupe des subventions de recherche du CRSH auquel elle a toujours présenté ses demandes de subvention n’a jamais appuyé de travaux de recherche portant sur l’apprentissage en histoire et que ses membres n’auraient pas les compétences voulues pour évaluer ce genre de proposition. Eva espère trouver une façon d’obtenir une aide financière pour les étudiants des cycles supérieurs participant au projet de recherche et de mettre sur pied un groupe pour évaluer et appliquer sa propre recherche.

Convergence des intérêts des partenaires canadiens

Parmi les organismes gouvernementaux, plusieurs initiatives complémentaires offrent un soutien supplémentaire au développement de réseaux dynamiques de formation en ligne:

  • Dans le cadre de son programme d’apprentissage, CANARIE est en train de créer un référentiel pancanadien des ressources d’apprentissage en ligne pour promouvoir l’utilisation générale des objets d’apprentissage interactif, pour encourager le développement de réseaux par les professeurs des cycles supérieurs et pour établir des organismes et des liens qui aideront à transformer l’apprentissage offert par les établissements d’enseignement postsecondaire.
  • Selon les rapports sur les innovations récentes provenant d’Industrie Canada et de Développement des ressources humaines Canada, la formation en ligne constitue l’élément clé qui permettra au gouvernement d’atteindre son objectif.
  • Le Conseil national de recherches a récemment mis sur pied un laboratoire pour la recherche en formation en ligne afin d’accélérer le progrès du Canada dans ce domaine.

De plus, la plupart des provinces et des territoires ont fait de la formation en ligne une priorité en matière de développement: un rapport du Comité consultatif pour l’apprentissage en ligne5, coparrainé par le Conseil des ministres de l’Éducation et Industrie Canada, proposait l’adoption d’un « plan d’action pancanadien pour accélérer aussi bien l’enseignement en ligne que l’apprentissage continu ».

Initiatives canadiennes existantes

Ces nouvelles initiatives canadiennes démontrent le potentiel du Canada d’agir comme chef de file:

  • Les universités canadiennes participent à des projets pilotes qui favorisent les bourses d’études en formation en ligne. Ces projets comprennent ceux de l’institut des technologies d’apprentissage (Learning Technology Faculty Institute) financé par CANARIE et les consortiums des universités canadiennes (l’Université virtuelle canadienne et la Collaboration for Online Higher Education and Research) qui entreprennent des activités pour le développement de l’expertise et des communautés scientifiques portant sur la recherche en formation en ligne6.
  • La société McGraw-Hill a établi un groupe de travail chargé de concevoir une nouvelle revue en ligne et en version imprimée; ce groupe de travail sera dirigé par les gagnants des prix d’enseignement pancanadien 3M.
  • Le Canadian Journal of Educational Communications, parrainé par l’Association des médias et de la technologie en éducation, a été renommé Canadian Journal of Learning Technologies afin d’encourager une méthode plus scientifique de conception, de développement, d’évaluation et d’application de la formation en ligne. Un numéro spécial sur les objets d’apprentissage est en voie d’élaboration.

L’efficacité d’un laboratoire virtuel mise à l’épreuve

Jacques est professeur principal en génie électrique et possède un dossier exemplaire de recherche de haute qualité en microélectronique. Il a recruté d’excellents étudiants diplômés et détenteurs de bourse de perfectionnement post-doctoral de partout au monde et il est considéré par son université comme un candidat de taille pour une chaire de recherche du Canada.

Le laboratoire de Jacques a acquis de l’équipement de pointe d’une valeur de plus de 100 000 $. Les composants dernier cri ont été offerts gratuitement par un partenaire industriel pour appuyer la formation de pointe des étudiants qui font de la recherche. Jacques sait que le temps d’utilisation réel de l’équipement pour effectuer ses travaux de recherche est très inférieur à la période de temps réservée. Le temps mort comprend le temps de formation, l’installation, les ajustements et le déplacement des étudiants qui entrent dans le laboratoire et de ceux qui en sortent. Jacques a entendu parler d’un logiciel qui gère l’accès au laboratoire par une interface en ligne. Cette méthode pourrait augmenter la disponibilité de l’équipement et permettre à plus d’étudiants de l’utiliser virtuellement. Si Jacques réussissait à offrir l’accès aux étudiants d’autres institutions, il pourrait négocier l’accès virtuel aux équipements spécialisés de ces autres institutions pour ses propres étudiants.

Jacques se préoccupe de savoir comment cette méthode plus efficace fondée sur Internet pourrait affecter les étudiants qui ne pourront pas utiliser l’équipement de laboratoire. (Certains de ses collègues n’acceptent aucunement la validité de ces méthodes.) Néanmoins, il est motivé à poursuivre cette initiative puisqu’il croit que son laboratoire pourrait doubler son effet sur l’apprentissage. En tant que scientifique expérimental, Jacques veut concevoir une expérience qui évaluera l’incidence d’un environnement virtuel sur ses étudiants et sur ceux à distance. Il sait que des résultats fiables, portant sur les aspects positifs et négatifs, sont nécessaires pour convaincre ses collègues et se convaincre lui-même.

Joelle, l’étudiante diplômée de Jacques, a obtenu un brevet d’enseignement universitaire et possède l’expérience conceptuelle nécessaire pour contribuer à une telle étude. Elle a aussi établi des liens avec d’autres chercheurs à l’université qui font preuve d’expertise en apprentissage et en conception d’interface qui pourraient être mis à contribution. Joelle croit que cette étude pourrait faire progresser sa carrière, mais elle aura besoin de soutien en tant que chercheur adjoint. Un autre étudiant diplômé en sciences sociales participera à l’élaboration du plan de l’expérience. Joelle et Jacques reconnaissent cependant que leurs propres expertises disciplinaires constituent un élément critique en ce qui a trait à l’obtention de résultats fiables et à leur habileté de les transmettre à leurs collègues.

Un programme qui favorise la recherche en formation en ligne

Pour créer un réseau de recherche en formation en ligne et exploiter son expertise en innovation fondée sur la recherche, divers éléments doivent être mis en place simultanément:

  • Acquérir une expertise en recherche fondée sur des disciplines spécifiques. Ces études renforceront les rapports interdisciplinaires tout en fournissant des preuves de recherche qui se rapportent aux disciplines.
  • Encourager les réseaux d’universitaires. Pour appuyer, réviser, diffuser et mettre en application les progrès de recherche, des réseaux d’universitaires doivent se former dans chaque discipline.
  • Soutenir la recherche et la formation en recherche. Le financement en recherche devrait servir à soutenir les étudiants diplômés en tant qu’adjoints aux recherches, puisqu’ils formeront la prochaine génération de professeurs, ainsi qu’à appuyer le personnel de soutien interdisciplinaire et les étudiants diplômés qui ont une expertise en conception et en évaluation.
  • Secteurs ciblés par le Canada: Par exemple, les études supérieures et la formation en recherche dans une discipline propre ne sont pas seulement essentielles pour l’expansion de l’effectif de recherche au Canada, mais ne sont pas prises en compte dans les autres pays.
  • Traduction des progrès en recherche en innovation. Les chercheurs peuvent jouer le rôle de catalyseurs pour favoriser le changement auprès de leurs collègues, et les établissements d’enseignement postsecondaire concernées devront démontrer leurs qualités de chef en donnant suite aux résultats de recherche obtenus.

Une première étape: un projet pilote conjoint de trois ans

Pour commencer, nous recommandons que les organismes de subventions de recherche:

  • élaborent un projet pilote conjoint de trois ans portant sur un programme de développement de recherche en formation en ligne dans le contexte des diverses disciplines, possiblement en collaboration avec le laboratoire d’enseignement virtuel du Conseil national de recherches, CANARIE et d’autres organismes concernés. Ce projet pilote appuierait la recherche en formation en ligne axée sur les disciplines et mènerait ensuite à l’innovation dans le contexte de la formation en recherche aux cycles supérieurs, des expériences d’apprentissage dans les réseaux de recherche en ligne répartie et des étudiants diplômés à temps partiel en milieu de travail.

À titre d’exemple, un investissement d’au moins 400 000 $ la première année pourrait soutenir un programme initial de formation en recherche pour les étudiants diplômés et les professeurs des diverses disciplines. Des investissements annuels de 1 200 000 $ pendant deux autres années pourraient appuyer un programme concurrentiel pour créer des communautés de recherche en formation en ligne dans cinq secteurs. Un groupe consultatif composé d’experts en recherche en formation en ligne, y compris des chercheurs de partout dans le monde qui proviennent de ces disciplines, pourrait évaluer les résultats du projet pilote et offrir des recommandations aux organismes subventionnaires.

Conclusion

Les membres du groupe de travail ont effectué l’examen demandé par les organismes de subventions de recherche et ont tiré les conclusions suivantes:

La croissance des communications électroniques favorise la décentralisation de la recherche et offre ainsi des débouchés aux universitaires et aux chercheurs d’un océan à l’autre pour participer à des projets de recherche de pointe. La facilité avec laquelle les données de recherche de tous genres peuvent être transmises sans égard à l’emplacement physique favorise une augmentation de la taille des équipes de recherche, l’approfondissement de l’expertise des divers spécialistes participant aux projets et l’accélération du rythme de cueillette et d’analyse de données. Ces tendances sont présentes dans toutes les disciplines à différents niveaux.

La diffusion de la recherche en ligne répartie est proportionnelle à la croissance de la formation en recherche en ligne. Les étudiants diplômés peuvent accéder sans efforts aux mêmes données et aux méthodes et principes utilisés pour analyser ces données, et ce, en même temps que les chercheurs de niveau supérieur. Les interactions entre les chercheurs d’expérience et les adjoints dans le cadre de projets de recherche ouvrent tout naturellement la voie à l’enseignement universitaire fondé sur Internet. L’environnement en ligne devient aussi accessible aux étudiants « non traditionnels » qu’aux professionnels travaillant dans les secteurs industriel, gouvernemental, public et des organismes sans but lucratif. Ainsi, les établissements d’enseignement postsecondaire peuvent profiter d’un effectif étudiant plus vaste et jouer un rôle plus important dans leur collectivité en tant que point de convergence pour la participation à des équipes de recherche en ligne répartie.

En même temps, la croissance de la formation en recherche en ligne a lieu à un moment opportun pour le Canada, alors que la prospérité future est liée à la participation d’une plus grande portion de la population en recherche scientifique. Pour remplacer les chercheurs chevronnés qui prendront bientôt leur retraite et pour appuyer la croissance de la capacité des Canadiens à innover, le gouvernement a établi que le nombre de chercheurs au Canada doit doubler d’ici dix ans. Nous avons maintenant une réponse raisonnable à la question « Comment cela est-il possible? »: en obtenant l’engagement complet du secteur public d’augmenter les possibilités de formation en ligne et en permettant aux personnes qui ne peuvent le faire qu’à temps partiel de participer à la recherche.

La croissance de la formation et de la recherche en ligne offre une nouvelle perspective des questions pédagogiques liées à l’utilisation de moyens électroniques pour l’apprentissage à distance. Comment une formation fondée sur des travaux et des ressources en ligne peut-elle devenir aussi efficace pour les étudiants qui ne fréquentent pas les salles de classe et le campus (et pour ceux qui les fréquentent)? Comment les méthodes d’enseignement élaborées pour de jeunes gens présents dans les salles de classe à temps plein peuvent-elles être adaptées pour des professionnels à mi-carrière qui suivent des cours à temps partiel alors qu’ils continuent de travailler dans leur collectivité? Comment les résultats de recherche peuvent-ils être échangés entre les disciplines? Chaque jour, les établissements d’enseignement postsecondaire canadiens doivent se pencher sur ces questions au sujet de la formation en ligne. Entre-temps, la formation en ligne est devenue un nouveau mécanisme d’innovation pour les universitaires et les scientifiques de toutes les disciplines qui conçoivent de leur plein gré, avec peu de reconnaissance ou de soutien financier, de nouveaux outils et de nouvelles approches propres à l’enseignement en ligne.

En tant que membres du groupe de travail, nous avons tenté de comprendre ces tendances importantes et de vous les présenter. Forts de ces connaissances, nous avons formulé des recommandations qui visent à aider les organismes de subventions de recherche à réagir de façon efficace à cette transformation qui a déjà commencé à se faire sentir dans les demandes de bourses. En mettant en œuvre nos suggestions, nous croyons que les organismes subventionnaires peuvent jouer un rôle capital pour l’augmentation de la recherche au pays, pour l’amélioration de la formation offerte aux étudiants canadiens et pour l’essor de l’innovation au Canada.

Annexe A: Liste des recommandations

Recommandations du groupe de travail à l’intention des organismes subventionnaires:

Réseaux de recherche en ligne répartie

  1. Faire une annonce publique qui explique l’importance stratégique de la recherche en ligne répartie au Canada et qui annonce la création d’un programme national de mesures promotionnelles.
  2. Concevoir, en collaboration avec CANARIE Inc. et la FCI, des initiatives dans trois secteurs:
    • les programmes de communication portant sur les pratiques de recherche en ligne répartie afin de partager 1) les pratiques novatrices entre les disciplines et 2) les meilleures pratiques internes des disciplines;
    • les subventions de développement pour défrayer les coûts de lancement (y compris le partage d’équipement) pour les réseaux de recherche en ligne;
    • les programmes de recherche interorganismes portant sur les réseaux de recherche en ligne répartie.

Formation en recherche en ligne

  1. Maintenir les critères d’agrément de cours existants pour statuer sur les demandes de bourses et d’appui pour la formation en recherche de la part des étudiants.
  2. Inaugurer une expansion importante de la recherche au Canada en utilisant des mécanismes pour appuyer les étudiants diplômés en recherche à temps partiel qui font partie d’équipes de recherche en ligne répartie.
  3. Mettre au point un projet pilote de subventions pour le développement de la formation en recherche destinée à des consortiums institutionnels qui créent des programmes en ligne novateurs.
  4. Fixer des critères de sélection pour les subventions de formation en recherche en ligne proposées qui vont au-delà des exigences habituelles pour la reconnaissance professionnelle des programmes (programme d’études, ressources documentaires, infrastructure technique) pour répondre au besoin d’engagement de l’étudiant avec les professeurs, les autres étudiants et avec la communauté de recherche de façon générale.
  5. Concevoir une procédure d’évaluation des projets pilotes de formation en recherche en ligne pour garantir la qualité des résultats et pour diffuser les données sur l’efficacité des volets d’enseignement en ligne des programmes de recherche aux cycles supérieurs.
  6. Créer des mécanismes d’appui expérimentaux pour aider les étudiants à temps partiel et à distance à devenir des intervenants actifs dans les réseaux de recherche.
  7. Prendre l’initiative de recueillir et de diffuser l’information, à partir du Canada et d’ailleurs, portant sur l’efficacité pédagogique des méthodes électroniques pour la formation en recherche de niveau supérieur, y compris l’effet bénéfique sur les meilleures pratiques et les critères d’excellence.
  8. Présenter des ateliers sur les meilleures pratiques pour augmenter la participation en recherche en ligne répartie et en formation en recherche des personnes de l’extérieur du milieu universitaire et collégial, notamment des professionnels qui travaillent dans leur secteur.
  9. S’assurer que les critères d’évaluation pour les demandes de bourses reliées à la recherche et aux réseaux de formation incluent la qualité des plans proposés pour augmenter la participation à la recherche.

Formation en ligne: un point de convergence pour l’innovation fondée sur la recherche

  1. Lancer un programme de développement stratégique de formation en ligne fondé sur des disciplines spécifiques.
  2. Élaborer un projet pilote conjoint de trois ans portant sur un programme de développement de recherche en formation en ligne dans le contexte des diverses disciplines, possiblement en collaboration avec le laboratoire d’enseignement virtuel du Conseil national de recherches, CANARIE et d’autres organismes concernés. Ce projet pilote appuierait la recherche en formation en ligne axée sur les disciplines et mènerait ensuite à l’innovation dans le contexte de la formation en recherche aux cycles supérieurs, des expériences d’apprentissage dans les réseaux de recherche en ligne répartie et des étudiants diplômés à temps partiel en milieu de travail.

Annexe B: Aide aux étudiants inscrits dans des programmes d’études supérieures virtuels

Afin d’utiliser les programmes virtuels et la formation en ligne en vue d’atteindre les objectifs du Canada en matière d’innovation, il faudra uniformiser les règles qui s’appliquent aux étudiants à distance et aux étudiants « traditionnels » des cycles supérieurs. Il faudra revoir les avantages offerts aux étudiants qui suivent leur formation sur le campus, qui incitaient par le passé les universités à imposer des exigences de « résidence » aux étudiants des cycles supérieurs.

Il faut tenir compte des facteurs suivants:

  1. Capacité – Les programmes actuels et prévus des universités virtuelles devraient permettre de faire une différence considérable en ce qui concerne le nombre de personnes hautement qualifiées.
    1. Quels programmes sont offerts par l’intermédiaire des universités virtuelles et de la formation en ligne?
    2. Quels sont les éléments persuasifs et dissuasifs pour les universités qui pensent offrir des programmes?
    3. Quelle est la ventilation par discipline de ces programmes?
  2. Coûts – Les coûts des universités virtuelles et de la formation en ligne sont semblables à ceux de l’enseignement traditionnel.
    1. Quels sont les coûts des universités traditionnelles?
    2. Quelle est la différence de coûts dans le cas des universités virtuelles?
    3. Comment les coûts sont-ils affectés dans le cas d’un établissement qui offre les deux modes d’enseignement?
    4. Les coûts comprennent:
      1. les droits de scolarité;
      2. l’élaboration et la promotion des programmes;
      3. les services de soutien aux étudiants;
      4. les bibliothèques;
      5. les laboratoires;
      6. les ordinateurs et les systèmes de communication;
      7. les infrastructures physiques.
  3. Qualité – La qualité du personnel hautement qualifié est égale ou supérieure à celle des personnes qui ont suivi les programmes traditionnels.
  4. Intérêt – La population canadienne doit démontrer suffisamment d’intérêt pour participer à ces programmes.
    1. Il doit y avoir un nombre suffisant de Canadiens intéressés à poursuivre des études supérieures au niveau de la maîtrise et du doctorat.
      1. Des diplômés récents (depuis moins de 5 ans) qui aimeraient poursuivre.
      2. D’anciens diplômés (diplômés depuis plus de 5 ans) qui aimeraient rafraîchir leur formation.
      3. Des diplômés qui aimeraient changer de secteur, par exemple passer de la physique à l’éducation.
    2. Ces Canadiens font face à des obstacles dissuasifs en ce qui concerne les programmes à temps plein sur campus pour atteindre leurs objectifs:
      1. Ils ont déjà un prêt étudiant considérable.
      2. Ils ont des obligations familiales.
      3. Ils ne peuvent pas se permettre de prendre un ou deux ans de congé.
      4. Ils ne sont pas admissibles à suffisamment de congés pour études (cinq ans).
      5. La poursuite des études exigerait un déplacement dans un autre centre.
      6. Le marché du travail est faible et s’en retirer pourrait causer une instabilité personnelle et financière.

      Les coûts pour les étudiants qui poursuivent leurs études par l’intermédiaire des universités virtuelles et de la formation en ligne sont semblables ou inférieurs à ceux des étudiants qui font partie d’un programme en personne:

    3. les frais de scolarité;
    4. les frais d’étudiants;
    5. les ordinateurs et les systèmes de communication;
    6. les déplacements;
    7. les absences du travail;
    8. le dérangement de la famille;
    9. l’accès aux laboratoires;
    10. la participation à des activités de groupe importantes;
    11. le temps de réflexion et de recyclage.
  5. Des critères d’évaluation peuvent être établis pour sélectionner les secteurs (et le degré de participation) dans lesquels les étudiants peuvent se prévaloir de cours virtuels ou de la formation en ligne:
    1. des programmes offerts sur le campus seulement;
    2. une certaine flexibilité, mais essentiellement des arrangements spéciaux dans le contexte d’un programme offert sur le campus;
    3. mode mixte – certains cours à distance, mais avec certaines activités en personne (par exemple, des cours d’été);
    4. mode mixte – les cours sont disponibles après un an de cours sur le campus;
    5. mode mixte – la plupart des éléments des cours sont disponibles dans les deux modes; l’étudiant peut choisir;
    6. le programme entièrement virtuel – aucun cours à suivre obligatoirement sur le campus.
  6. La disponibilité du soutien à l’étudiant est essentielle: appui financier, orientation concernant le programme, bibliothèque, discussions en groupe, soutien technique:
    1. Lieu de la formation
      1. des programmes offerts sur le campus seulement
      2. les deux
      3. des programmes virtuels seulement
    2. Ressources financières
      1. les trois Conseils
      2. l’université
      3. des prix indépendants
      4. la collectivité / l’employeur
      5. l’étudiant seulement
    3. Types de soutien financier
      1. les bourses d’études traditionnelles,
      2. les bourses pour chercheurs adjoints
      3. les subventions
      4. l’équipement et les systèmes de communication
      5. les déplacements
      6. les prix d’études
    4. Autres types de soutien aux étudiants (habituellement disponibles pour les étudiants sur le campus)
      1. l’aide technique pour utiliser l’équipement de laboratoire
      2. la recherche en bibliothèque, les prêts
      3. l’orientation psychologique et spirituelle
      4. la vie étudiante
      5. les sports et les loisirs
      6. l’aide médicale
      7. les systèmes informatiques
      8. l’orientation scolaire
      9. la recherche d’aide financière (service de prêts et bourses)
      10. les prêts d’urgence
      11. la reconnaissance des pratiques de travail tacites

Annexe C: Exemple d’un projet novateur de collaboration de recherche en ligne

Création d’un institut de recherche pour l’étude de la collaboration axée sur la demande

L’application de la technologie en fonction de la demande constitue l’une des caractéristiques principales de la nouvelle économie. Depuis quelques années, nous reconnaissons que les sociétés peuvent retirer des bénéfices en collaborant avec leurs clients et fournisseurs. La technologie qui facilite maintenant l’échange d’information entre les organismes est relativement nouvelle. Les améliorations à venir faciliteront davantage cette activité et la coopération entre les clients et les fournisseurs (collaboration axée sur la demande) deviendra de plus en plus importante pour les organismes. Athabasca University dirige une équipe de chercheurs qui montera l’infrastructure nécessaire pour créer un laboratoire de simulation du monde de la nouvelle économie qui nous permettra de mieux comprendre les implications pour nos organismes et notre société.

Ce projet profite d’un appui généreux des organismes suivants:

  • Fondation canadienne pour l’innovation: 210 000 $
  • Le gouvernement de l’Alberta, Ministère de l’innovation et des sciences: 210 000 $
  • Athabasca University: 92 000 $
  • SAP: 2 000 000 $
  • IBM: 76 000 $

L’infrastructure créée par ce projet sera un institut de recherche en ligne pour l’étude de la collaboration axée sur la demande. Cet institut de recherche en ligne sur Internet constituera une première. Les chercheurs de partout au monde travailleront ensemble et avec leurs partenaires du monde des affaires. Cette technologie Internet permettra aux chercheurs de créer un site d’entreposage des ressources de recherche et fera fonction de forum pour la présentation de résultats de recherche. Cela exigera la création des composantes énoncées ci-dessous.

  1. Un institut de recherche en ligne: Un institut de recherche en ligne qui permet aux équipes de recherche et à leurs partenaires (vendeurs et utilisateurs) de collaborer et qui offre une base de connaissances pour l’activité de recherche planifiée.

    Cet institut de recherche exigera l’utilisation et l’adaptation des technologies logicielles pertinentes pour créer l’infrastructure en ligne.

  2. Un modèle de simulation: Une simulation en ligne de la collaboration axée sur la demande permettra la conception et l’essai de produits et de pratiques en simulant un environnement véritable de collaboration axée sur la demande. Les logiciels suivants seront nécessaires: SAP R4.6 (logiciel d’intégration des besoins du service) et les outils de collaboration de Lotus. Le matériel connexe sera aussi nécessaire.

    Ce secteur expérimental constituera un environnement « sûr » pour l’essai de nouvelles pratiques de collaboration axée sur la demande. En raison de son environnement en ligne, ce projet offrira une occasion unique et intéressante de rassembler le milieu des affaires et le monde de l’enseignement pour collaborer sur ce travail de recherche.

    Ce site expérimental est appuyé par IBM et SAP qui fourniront leurs logiciels en guise de contribution en nature au projet de recherche.

  3. Un outil de collaboration pour les essais: Un environnement de collaboration en ligne sera créé pour permettre aux chercheurs et partenaires commerciaux de travailler ensemble à la mise à l’essai dans le vrai monde des affaires des nouvelles pratiques et des nouveaux produits mis au point lors de la phase de simulation. Les secteurs de collaboration en ligne permettront aux chercheurs d’examiner des essais dans des sociétés actuelles.

    Ce scénario sera particulièrement intéressant puisqu’il permettra une collaboration en affaires améliorée dans un environnement réel, ce qui était auparavant impossible. Cela devrait améliorer l’efficacité de la recherche.

  4. Connectivité à large bande: L’intégration de l’environnement décrit ci-dessus exigera une connectivité à large bande, y compris une connexion au réseau Netera en Alberta. Cela sera très utile puisque les technologies de collaboration de pointe, y compris la vidéo synchrone, pourront être utilisées pour la recherche.

    Ce projet original et novateur tirera profit du milieu des affaires et de la recherche à l’échelle internationale. Cette technologie habilitante entraînera une collaboration plus étroite entre le secteur commercial et le monde de l’enseignement afin d’obtenir de meilleurs résultats commerciaux et de recherche.

1Infrastructure pour l’archivage et l’accessibilité des données de recherche du Canada
Le lien suivant vous amène à un autre site Web http://www.sshrc-crsh.gc.ca/about-au_sujet/publications/da_finalreport_f.pdf

Consultation nationale sur les archives de résultats de recherche – Phase un: Rapport d’évaluation des besoins
Le lien suivant vous amène à un autre site Web http://www.sshrc-crsh.gc.ca/about-au_sujet/publications/da_phase1_f.pdf

2Jules B. LaPidus, A Walk Through Graduate Education (Council of Graduate Schools, Washington, D.C., 2000), pp. 34-35.

3Le savoir, clé de notre avenir: Le perfectionnement des compétences au Canada (rapport pour Développement des ressources humaines Canada, 2002, à Le lien suivant vous amène à un autre site Web http://www.hrsdc.gc.ca/et Atteindre l’excellence: investir dans les gens, le savoir et les possibilités; rapport pour Industrie Canada, 2002, à l’adresse: Le lien suivant vous amène à un autre site Web http://publications.gc.ca/collections/Collection/C2-596-2001F.pdf

4Cf. The Disciplines Speak: Rewarding the Scholarly, Professional, and Creative Work of Faculty (Vol. 1, 1995; Vol. 2, 2000), publié sous la direction de Robert Diamond et de Bronwyn Adam (American Association for Higher Education).

5L’évolution de l’apprentissage en ligne dans les collèges et les universités: un défi pancanadien, 2001, p. 5.

6Se reporter aux adresses: Le lien suivant vous amène à un autre site Web www.cvu-uvc.ca;Le lien suivant vous amène à un autre site Web www.cohere.ca