Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada
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Miser sur la recherche et l’innovation au profit du Canada

Déclaration présentée au Comité permanent des finances de la Chambre des communes par
les Instituts de recherche en santé du Canada
le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada
et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada
le 26 septembre 2007

Les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) sont des organismes fédéraux autonomes créés en vertu de lois distinctes du Parlement. Leur rôle consiste à investir dans la meilleure recherche qui se fait au Canada et à soutenir les plus brillants esprits de notre pays.

Les IRSC constituent l’organisme du gouvernement du Canada dédié à la recherche en santé. Leur mission consiste à produire des connaissances scientifiques et à favoriser leur application en vue d’améliorer la santé de la population, de rendre plus efficaces les services et les produits de santé, et de renforcer le système de soins de santé canadien. Composés de 13 instituts, les IRSC offrent leadership et soutien à plus de 11 000 chercheurs et stagiaires du domaine de la santé partout au Canada

Le CRSNG s’emploie à faire du Canada un pays de découvreurs et d’innovateurs, au profit de tous les Canadiens. L’organisme investit dans les gens en appuyant quelque 25 000 étudiants universitaires et stagiaires postdoctoraux. Il fait la promotion de la découverte en offrant un appui financier à plus de 11 000 professeurs d’université chaque année et contribue à l’innovation en incitant plus de 1 400 entreprises canadiennes à investir dans la recherche et la formation universitaires.

La recherche financée par le CRSH génère des connaissances qui favorisent une meilleure compréhension de l’être humain, des sociétés et des institutions. Ces connaissances alimentent une réflexion novatrice et des approches basées sur des faits probants axées sur des enjeux sociaux liés à l’économie, à l’éducation, aux soins de santé, à l’environnement, à l’immigration, à la mondialisation, aux langues, à la paix et à la sécurité, aux droits de la personne, au droit, à l’éthique ainsi qu’à la religion. L’investissement du CRSH dans la formation en recherche permet de développer les aptitudes et le savoir-faire d’individus qui contribuent à divers secteurs de l’économie et à différents aspects de la vie canadienne. Sa stratégie : miser sur l’excellence en recherche, une connexion plus vaste, des partenariats plus nombreux et un impact de la recherche plus grand.

Introduction

Des gains en santé...

Actuellement, plus de deux millions de Canadiens souffrent de diabète, et ce nombre ne cesse de croître. À la suite de l’essai clinique DREAM financé par les IRSC et dirigé par Hertzel Gerstein et Salim Yusuf, de la McMaster University, on a découvert que le médicament rosiglitazone réduit le risque de diabète de 60 p. 100. Ces résultats ouvrent la voie à de nouvelles stratégies permettant de prévenir le diabète, d’en retarder le début et d’éviter ses complications dévastatrices.

La nouvelle stratégie des sciences et de la technologie, intitulée Réaliser le potentiel des sciences et de la technologie au profit du Canada, confirme la volonté du gouvernement du Canada de maintenir son leadership au sein du G-7 en recherche-développement dans le secteur public. Pour que le Canada y parvienne, nous devons exceller en générant un nouveau savoir et en tirant profit, pour les Canadiens, de tous les avantages économiques, sociaux, culturels et en santé qui y sont liés. Le Canada possède déjà une solide réputation d’excellence en recherche dans divers domaines. La stratégie des sciences et de la technologie s’appuie sur des forces existantes en mettant l’accent sur des secteurs où le Canada peut atteindre l’excellence au niveau mondial afin d’avoir un véritable impact sur la vie des Canadiens et sur le marché. Les IRSC, le CRSNG et le CRSH soutiennent vivement l’engagement du gouvernement envers l’excellence en recherche et le développement de talents dans toutes les disciplines. La stratégie des sciences et de la technologie fait également ressortir l’utilité du processus d’évaluation par les pairs auquel ont recours les trois organismes subventionnaires afin d’assurer l’excellence, la transparence et l’équité de l’attribution de fonds publics en recherche.

Nos organismes se sont vu confier un important rôle dans le cadre de la stratégie Réaliser le potentiel des sciences et de la technologie au profit du Canada. Nous sommes déterminés à en atteindre les objectifs et à respecter les engagements qui y sont définis. Pour que la stratégie fonctionne, il nous faut conserver l’avantage concurrentiel du Canada en matière de recherche et d’innovation. De plus, nous devons assurer un juste équilibre des investissements pour toutes les composantes de notre système postsecondaire de recherche et de formation, et faire en sorte qu’ils soient pertinents, complémentaires et avantageux pour le Canada.

Dans le cadre des discussions en cours sur la taxation et sur les niveaux et les types de biens publics fournis par les pays, il est approprié de discuter des conditions qui pourront créer de la richesse, offrant ainsi une meilleure qualité de vie à tous les Canadiens.

Conserver l’avantage concurrentiel du Canada en recherche et en innovation

Découverte novatrice...

Une équipe de chercheurs dirigée par le professeur Louis Taillefer de l'Université de Sherbrooke a résolu un grand mystère quant à la nature des supraconducteurs à haute température. Cette découverte historique, financée par le CRSNG et obtenue grâce à des cristaux supraconducteurs créés par des chercheurs de l'University of British Columbia, nous rapproche du but ultime d'obtenir la supraconductivité à température ambiante. Cette découverte pourrait entraîner une véritable révolution technologique : on peut penser au transport d'énergie, aux trains à sustentation magnétique, à l'imagerie médicale magnétique, à la communication sans fil et à l’informatique quantique.

Pour demeurer concurrentiel sur la scène internationale et continuer d’offrir une bonne qualité de vie, le Canada doit miser sur la recherche. Presque tous les aspects de la société canadienne et de son économie subissent l’influence des progrès liés à la recherche. La recherche permet de créer des produits concurrentiels et de pénétrer de nouveaux marchés. Elle contribue à rendre le commerce plus efficace, à sécuriser les communautés, à améliorer la santé des populations et l’éducation des enfants. Elle aide également les gouvernements à élaborer des politiques et des règlements qui influencent la vie quotidienne des Canadiens, à bonifier leurs institutions et à intervenir efficacement dans le monde. L’Association des universités et collèges du Canada a estimé qu’avec un investissement total de moins de 10 milliards de dollars, l’impact de la recherche-développement universitaire sur le PIB avait été de 50 milliards de dollars en 2004.

Les chercheurs universitaires font naître des idées et des découvertes qui sont le moteur de l’innovation; ils représentent un capital humain et de savoir considérable. Cet important capital de personnes et d’idées est essentiel quand vient le temps d’effectuer des recherches de calibre mondial, d’avoir accès à des connaissances produites ailleurs, d’adopter et d’adapter de nouvelles technologies, et de générer les connaissances et les découvertes requises pour composer avec des défis sociaux et économiques complexes.

Soutenir une capacité de recherche axée sur l’excellence est également essentiel si on veut former ceux et celles qui feront rouler notre économie fondée sur le savoir. La grande majorité des emplois créés au Canada au cours des 15 dernières années ont été occupés par des personnes possédant un diplôme postsecondaire, et les emplois en croissance rapide sont dédiés à ceux qui possèdent les plus hauts niveaux d’éducation. Nos étudiants acquièrent leurs compétences en évoluant dans des milieux où la recherche est concurrentielle. Les IRSC, le CRSNG et le CRSH contribuent au maintien d’un environnement de recherche vigoureux qui permet aux étudiants d’acquérir des compétences auprès des meilleurs chercheurs et de devenir la prochaine génération de leaders et d’innovateurs au sein des universités, du monde des affaires et d’organismes œuvrant dans tous les secteurs de notre économie.

Dans le contexte actuel, la principale préoccupation des IRSC, du CRSNG et du CRSH est d’assurer la qualité continue et la compétitivité internationale du milieu de la recherche canadienne. Compte tenu de l’accroissement de la demande sociétale pour de nouvelles idées et des innovations, du renouvellement important du corps professoral des universités canadiennes, de l’arrivée d’une nouvelle génération de chercheurs très performants, des coûts de plus en plus élevés associés à une recherche internationale concurrentielle et de la compétition qui existe pour recruter les meilleurs chercheurs partout dans le monde, le temps est venu de mettre à profit la capacité de recherche du Canada par l’intermédiaire des organismes subventionnaires fédéraux.

À plus long terme, nous devons concentrer nos efforts sur notre système d’enseignement supérieur en recherche-développement, nous assurer qu’il génère un rendement de recherche optimal et un maximum d’avantages pour les Canadiens. Le gouvernement fédéral appuie les activités de recherche en enseignement supérieur par l’intermédiaire d’organismes et de programmes qui couvrent les coûts directs de la recherche, l’infrastructure de recherche, le soutien des chercheurs et le développement de la capacité de recherche ainsi que les coûts indirects de la recherche. Le niveau d’investissement dans chacune de ces composantes a d’importants effets sur d’autres parties du système. Par conséquent, nous devons nous assurer qu’une part suffisante des ressources est investie dans chaque composante afin que le système soit équilibré et efficace.

Nos organismes appuient entièrement l’engagement pris par le gouvernement dans la stratégie des sciences et de la technologie, engagement qui vise à augmenter la rentabilité de ses investissements en adoptant une approche plus globale en ce qui concerne la gestion du financement utilisé pour appuyer la recherche-développement en enseignement supérieur. Au cours des prochains mois, nous procéderons à un examen complet et objectif de cette question en collaboration avec des partenaires, comme la Fondation canadienne pour l’innovation, afin d’être en mesure de bien conseiller le gouvernement.

Mobiliser nos efforts pour la mise en œuvre de la stratégie des sciences et de la technologie

Réussir en cyberaffaires...

Paul Messinger, de l’University of Alberta, a tenté de comprendre pourquoi les détaillants canadiens n’arrivent pas à suivre les Américains en matière de commerce électronique. Sa recherche sur le succès de l’approche en ligne, financée par le CRSH, a aidé des entreprises à comprendre l’importance cruciale des outils d’aide en temps réel pour la navigation et la prise de décision, a permis de créer des outils de mesure du rendement des sites Web et d’améliorer les recommandations en direct sur les produits. Dans le cadre de ses travaux, il a aussi proposé des options stratégiques susceptibles d’aider le Canada à éviter le cycle d’expansion et de ralentissement du commerce électronique.

Suite au lancement de la stratégie des sciences et de la technologie, le 23 mai nous, les présidents respectifs des IRSC, du CRSNG et du CRSH, avons publié une déclaration conjointe exprimant notre volonté ferme de renforcer les efforts collectifs pour répondre aux avantages définis dans la stratégie des sciences et de la technologie : l’avantage du savoir, l’avantage humain et l’avantage entrepreneurial.

Ensemble, nos organismes dirigeront la mise en œuvre de 18 des 35 engagements fondamentaux décrits dans cette stratégie ou y participeront activement. La grande diversité des activités des IRSC, du CRSNG et du CRSH leur permet d’être des outils efficaces de mise en œuvre pour l’avantage du savoir, l’avantage humain et l’avantage entrepreneurial définis dans la stratégie. En allant de l’avant, nos organismes continueront à travailler en étroite collaboration avec la communauté des chercheurs, les gouvernements et l’industrie afin d’examiner de nouvelles et de meilleures manières de réaliser le plein potentiel de la recherche et de tenir les engagements énoncés dans la stratégie des sciences et de la technologie.

En ce qui concerne l’avantage entrepreneurial, nos activités seront axées sur le renforcement des partenariats public-privé dans les domaines de la recherche et de la commercialisation. L’implantation de nouveaux Réseaux de centres d’excellence dirigés par les entreprises, de Centres d’excellence en commercialisation et en recherche, de programmes de commercialisation des IRSC et du CRSNG, ainsi que le développement du Programme d’innovation dans les collèges et la communauté, sont en cours depuis un certains temps. Ces initiatives répondront aux priorités du secteur privé dans des domaines où le Canada peut exceller et contribueront à favoriser l’utilisation de nouvelles connaissances dans le cadre d’applications pratiques de façon à améliorer la santé ainsi que le niveau et la qualité de vie des Canadiens.

Pour ce qui est de l’avantage du savoir, chaque organisme est en train de mettre en application des mesures novatrices visant à mobiliser les activités de recherche et à faire un usage optimal des fonds supplémentaires attribués dans le cadre du budget de 2007. Les nouveaux fonds appuieront les meilleures recherches de calibre international dans d’importants domaines d’intérêt national –l’énergie, l’environnement, la santé, les technologies de l’information et des communications ainsi que la gestion, l’administration et les finances – et amélioreront les perspectives sociales, environnementales et économiques du Canada. Il faut faire davantage pour s’assurer que les établissements d’enseignement supérieur peuvent rivaliser avec les meilleurs du monde et faire partie de réseaux internationaux. Les IRSC, le CRSNG et le CRSH ont tous élaboré des stratégies afin de promouvoir des activités de recherche internationales et travaillent à l’harmonisation de leurs plans et actions.

En ce qui a trait à l’avantage humain, l’ajout de bourses contribuera à augmenter considérablement le nombre de diplômés canadiens des cycles supérieurs. Nos organismes travaillent également ensemble, par l’intermédiaire de leur secrétariat conjoint des Réseaux des centres d’excellence, à l’implantation de stages de recherche qui mettent plus d’étudiants en contact avec le secteur privé, incitant ainsi un plus grand nombre de compagnies à embaucher des diplômés en sciences et technologie. De tels stages ont connu un grand succès, et on pourrait faire davantage pour offrir aux récents diplômés une expérience continue qui pourrait lancer leur carrière dans l’industrie canadienne et inciter les compagnies à engager plus de diplômés des études supérieures.

Conclusion

Les résultats obtenus jusqu’à présent par les IRSC, le CRSNG et le CRSH montrent clairement que la recherche et l’innovation sont essentielles à la compétitivité, à la prospérité et à la réussite du Canada. Nous croyons qu’il faut investir davantage dans la recherche si on veut conserver l’avance concurrentielle du Canada et lui fournir l’environnement de recherche florissant dont il a besoin pour récolter tous les bénéfices de son investissement dans l’infrastructure et le talent. Nous sommes également convaincus qu’il est nécessaire d’établir un équilibre entre les composantes du système d’enseignement supérieur en recherche-développement afin de maximiser l’impact de tous ces investissements.

Nos organismes apprécient la confiance dont a fait preuve le gouvernement à l’égard de leur capacité à mettre en œuvre la stratégie des sciences et de la technologie. Nous agirons rapidement et de façon synergique afin que les engagements qui nous ont été confiés dans le cadre de la stratégie des sciences et de la technologie fassent partie de notre solide bilan de réalisations.