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Le CRSNG présente 2 minutes avec
W. Ford Doolittle
Département de biochimie et de biologie moléculaire,
Dalhousie University


Résumé

Titre de la vidéo

2 minutes avec W. Ford Doolittle

Auteur

Division des communications du CRSNG

Durée

3:01

Date de diffusion

le 3 fevrier 2014

Description

M. Doolittle est au premier plan de la recherche fondamentale en biologie de l'évolution depuis plus de quatre décennies. Il se classe parmi les meilleurs généticiens moléculaires du monde, ayant consacré sa carrière à l'exploration des premières étapes de l'évolution cellulaire et des forces et des mécanismes qui déterminent la structure des génomes.

M. Doolittle a reçu de nombreux prix et distinctions pour ses travaux, notamment le Prix d'excellence de la Société de génétique du Canada et la Médaille d'or Gerhard Herzberg en sciences et en génie du Canada que lui a décernée le CRSNG en 2013. Il est membre de la Société royale du Canada et de la National Academy of Sciences des États-Unis.


Transcription
M. Doolittle

Je crois que les évolutionnistes ne mesurent pas la véritable portée de la théorie de l'évolution. L'interprétation étroite de cette théorie – par exemple, que l'arbre de la vie définit précisément les relations entre tous les êtres vivants, ou que la sélection naturelle est responsable de toutes les adaptations ou caractéristiques des organismes – est incorrecte. La plupart des mécanismes sont connus; la sélection naturelle en est un important, mais n'est pas le seul. À mon avis, le tournant, dans la théorie de l'évolution, c'est la biologie moléculaire, comprendre les gènes et leur fonctionnement, leur influence sur le cours de l'évolution et les forces qui s'exercent sur eux.

À un certain moment, je me suis intéressé à l'évolution du génome dans son ensemble, à l'évolution de génomes entiers. C'est ce qui a donné naissance à l'hypothèse de l'« ADN égoïste », qui est encore contestée aujourd'hui. Cette hypothèse s'apparente à l'idée selon laquelle l'ADN est en grande partie mauvais, une grande partie de notre génome étant constitué d'éléments inutiles, voire nuisibles, comme les génomes viraux.

Depuis environ un an, je me penche sur l'hypothèse selon laquelle l'ensemble du génome humain est utile. Cette hypothèse est fondée sur des études récentes et bien financées portant sur les activités biochimiques dans différentes parties des chromosomes. Selon les conclusions de ces études, chacune des parties de l'ADN est fonctionnelle. Cela signifie que chacune d'elles fait quelque chose de mesurable. Cette hypothèse est ancrée dans la notion répandue de « panadaptationnisme », selon laquelle chacun des traits de chaque organisme est le produit de la sélection et sert à sa fonction actuelle. Ainsi, nous serions des machines parfaitement au point et évoluées. C'est un point de vue.

Selon l'autre point de vue, des événements se produisent et nous sommes tout juste capables de survivre. La grande complexité de notre être et de nos comportements ne résulte pas de la sélection naturelle, mais d'autres processus accidentels.

Je préfère le deuxième point de vue : il peut y avoir sélection au niveau des organismes, donc il peut y avoir sélection à un niveau inférieur, c'est-à-dire à celui de l'ADN égoïste. J'espère poursuivre ces recherches, qui se situent en quelque sorte à la frontière de la biologie expérimentale et de la philosophie, et je suis reconnaissant de cette possibilité.

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